À la demande des Nations Unies, la Cedeao a sollicité le Bénin, le Togo et le Nigeria pour laisser passer des convois d’aide humanitaire. Le Bénin l’a fait le 5 septembre, sauf que le Niger a interdit l’entrée sur son territoire à des camions en provenance du Bénin. Ils sont bloqués à la frontière.
C’est la conséquence des relations tendues entre la junte nigérienne et les autorités béninoises depuis le coup d’État du 26 juillet qui a renversé Mohamed Bazoum. Niamey a même rompu sa coopération militaire avec le Bénin et Porto Novo continue d’affirmer que le seul interlocuteur légitime est le président renversé Mohamed Bazoum. Le chef de la diplomatie béninoise s’est fendu d’un courrier pour informer à la commission de la Cedeao et à l’ONU du blocage des camions.
Il s’agit d’une trentaine de camions chargés de produits nutritionnels et des médicaments pour le PAM et pour l’Unicef. Les cargaisons avaient pour destination Diffa, Maradi, Tahoua, Zinder et Niamey. Selon le ministre béninois des Affaires étrangères, son pays a ouvert un couloir humanitaire le 5 septembre pour laisser passer l’aide, mais l’armée nigérienne s’est opposée à l’entrée du convoi sur son territoire.
Ce refus des Nigériens n’a rien de surprenant, la junte soupçonne le Bénin de jouer un rôle de premier plan dans l’éventuelle intervention militaire qui va rétablir le président Bazoum. Ce qui vient de chez Patrice Talon est suspect aux yeux de la junte et donc indésirable.
À l’ouest du Bénin, le Togo sollicité comme le Nigeria pour l’acheminement de l’aide s’est dit favorable. La junte n’a pas montré d’hostilité contre le président Faure Gnassingbé. La route togolaise peut être un plan B. Passer par le Burkina serait l’autre solution comme il y a trois semaines où 300 camions ont emprunté ce chemin pour arriver au Niger. Mais le détour est long avec des risques d’insécurité.
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