Après la défaite survenue à la maison contre Empoli (0-1), Rudi Garcia a été remercié par son président, Aurelio De Laurentiis. La défaite de trop pour le tacticien français, qui n’est finalement jamais parvenu à convaincre sa direction, les supporters et surtout son groupe, mais qui a également souffert des comparaisons avec son prédécesseur.
Un échec prévisible
Seize matchs, huit victoires, quatre nuls et quatre défaites, tel est le bilan de Rudi Garcia sur le banc du Napoli. Avec une moyenne de points par match de 1,77, le guitariste amateur et amateur de guitares a le pire bilan depuis Walter Mazzarri. Un bilan tristounet à mettre en perspective, puisque le Napoli n’est pas largué au niveau comptable : à ce jour, il est quatrième de Serie A et bien parti pour se qualifier pour les huitièmes de finale de la Ligue des champions.
Le problème, c’est que son prédécesseur, Spalletti, a mis la barre haut. Très haut même, avec ce Scudetto que l’on n’attendait plus dans la baie. Difficile alors de ne pas souffrir de la comparaison. « Je remercie Luciano pour l’héritage laissé et de m’avoir laissé du temps pour travailler.
Les joueurs sont encore plus confiants que la saison dernière, ils doivent garder la même motivation », lâchait Garcia à son arrivée. À peine le temps de s’imprégner de son nouvel environnement que l’ancien collègue de Julien Brun aux commentaires sur TF1 est sans cesse opposé à Spalletti qui, soit dit en passant, s’est également grandement appuyé sur l’héritage laissé par Maurizio Sarri.
« Je ne pense pas qu’il soit juste pour Rudi Garcia de sans cesse le comparer à la saison dernière. Chaque entraîneur a ses idées et il doit être jugé pour celles-ci. Mais une nouvelle fois, ces nombreuses comparaisons n’ont pas été une bonne chose » , a ainsi expliqué en conférence de presse Luciano Spalletti.
Sauf que le divin chauve a bien révisé et a recraché son cours de la meilleure des manières, en apportant sa touche personnelle, quand le Patrick Swayze de Nemours semble avoir bêtement copié le Napoli 2022-2023, mais en plus fade et en moins incisif.
Cela donne un Napoli qui a toujours autant la possession (moyenne de 58,8%, la plus haute en Serie A depuis le début de saison), mais avec une animation offensive beaucoup plus stérile, et un pressing – qui faisait la force de cette équipe – désorganisé et inefficace. Habitués à évoluer sous les ordres d’un Spalletti ultra-exigeant, les Partenopei ont en quelque sorte été livrés à eux-mêmes avec Coach Rudi, au point d’apparaître perdus par moments.
Exemple avec Kvaratskhelia, certes plus entreprenant cette saison (moyenne de 4,3 dribbles réussis par match en C1, top 4 de la compétition), mais diablement moins efficace (3 buts et 5 passes décisives jusqu’ici contre 8 buts et 10 passes décisives à la même période l’année dernière). Au-delà de la tactique, le quinquagénaire n’est pas parvenu à séduire son groupe, en témoignent les nombreuses altercations avec certains cadres, dont Kvaratskhelia et Osimhen.
Même si Garcia a tenté de mettre de l’eau dans le Lacryma Christi, le mal-être était déjà présent.
Un constat difficilement contestable qu’ont pu également partager les tifosi.
Déjà réticents à son arrivée, alors que les bruits de couloir annonçaient Vincenzo Italiano ou Thiago Motta, ces derniers n’ont pas hésité à siffler copieusement leur Mister ce dimanche lors de l’annonce des compositions d’équipe. Dans un club comme le Napoli, tout peut aller très vite, dans un sens comme dans l’autre, et l’ex-coach de CR7 le savait. On a tendance à surjouer la ressemblance entre Naples et Marseille.
Et pendant que le coach qui avait amené l’OM en finale de C3 en 2018 sort par la petite porte et qu’un ancien du banc du Napoli patauge au Vélodrome, la presse annonce qu’un certain Igor Tudor serait prêt à redescendre dans le volcan. Avec, comme toujours au stade Maradona, le risque de se cramer les ailes.
SOFOOT