Si le phénomène était courant dans les années 1980 et 1990, celui-ci s’était essoufflé durant la première décennie du second millénaire. Les prix affichés dans les supermarchés outre-Manche pourraient favoriser le retour de cette tradition.
La France deviendrait-elle un eldorado pour venir faire ses courses? Alors que les chalands belges ont profité de prix plus attractifs pour s’approvisionner dans les grandes surfaces de l’hexagone tout au long de l’année, certains Britanniques pourraient être tentés de suivre l’exemple à l’approche des fêtes de Noël.
“La tradition de l’aller-retour en France dans la journée, dans le seul but d’acheter pléthore d’alcool à moindre coût – la ‘booze cruise’ [littéralement ‘croisière de la picole’] – régnait en maître dans l’Angleterre des années 1980 et 1990”, explique Tracey Davies, journaliste au Télégraphe, ayant grandi dans une ville côtière du sud de l’Angleterre.
Ranimer la tradition
Le « booze cruise » s’était ensuite essoufflé en début des années 2000 avec le passage à l’euro et la chute des prix du vin au Royaume-Uni. Ayant observé une forte augmentation des prix dans les supermarchés britanniques, la reporter a décidé de ranimer la tradition de son enfance pour le quotidien britannique.
La journaliste s’est ainsi rendue à Calais. Elle y décrit les « étals ornés de guirlandes et débordant de chocolat Lindt, [les] rayons réfrigérés remplis de foie gras, de mets à la truffe, de pâtisseries aux couleurs éclatantes et de fromages parfumés ».
De 46 à 138 euros d’économie
Malgré le coût de la traversée, l’opération s’est avérée être plutôt rentable. La journaliste estime avoir économisé entre 40 et 50 livres, soit 46 à 58 euros. Une expérience qu’avait déjà réalisée un de ses confrères, Tobi Walne, quelques jours auparavant. Dans son article, le journaliste s’est attardé sur la différence de prix du vin.
Pour une bouteille de sancerre, comptez une différence moyenne de 6,5 euros entre le tarif affiché à Calais et celui des supermarchés britanniques (11 euros contre 17,5 euros). Même son de cloche pour le Pouilly-Fumé avec 5 euros de différence (9 euros contre 14 euros). Au final, Tobi Walne dit avoir économisé 138 livres (160 euros) sur l’achat d’alcool.
bmftv