Paris– Le ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin a lancé lundi la deuxième session des travaux du Forum pour l’islam de France (Forif), qu’il a encouragé à se structurer en fédération et à travailler à un « statut de l’imam ».
« Il y aura désormais un statut de l’imam en France », a affirmé Gérald Darmanin lors d’une conférence de presse, en demandant au Forif de « travailler sous six mois à la création » d’un tel statut.
S’il appartient aux musulmans « de fixer le statut religieux » des imams, cela passe côté profane par une protection sociale, avec des imams embauchés par les mosquées ou associations, et par un niveau d’exigence linguistique et universitaire, en s’appuyant sur les 34 formations « laïcité » aujourd’hui accessibles.
Gérald Darmanin a aussi plaidé pour une structuration de l’islam qui « vienne des départements », à l’instar de ce qui a déjà été réalisé dans « plus de 40 » d’entre eux.
Le ministre a aussi dit sa volonté d’avancer sur la question des carrés confessionnels dans les cimetières. « D’ici le 1er juillet (…) nous ferons en sorte que l’accès à une sépulture ne soit plus un sujet pour nos compatriotes », a-t-il promis.
Autre promesse, le doublement à un million d’euros par an des fonds alloués à la sécurisation des lieux de culte musulmans. « J’ai demandé aux préfets d’accompagner systématiquement les porteurs de projets », a-t-il affirmé.
En 2023, avec 242 faits recensés, « les actes antimusulmans ont augmenté de près 30% », a-t-il ajouté, en précisant que « plus de la moitié » de ces faits ont été commis au cours des trois derniers mois, « ce qui montre que le conflit au Proche-Orient a des résonances évidentes sur notre sol ».
Le ministre a sur ce point salué la naissance en février de l’Association de défense contre les discriminations et les actes antimusulmans (ADDAM), qui « a vocation à assurer une meilleure remontée » des actes antimusulmans « qui sont manifestement encore sous-estimés ».
Le Forif a été lancé en février 2022 par Gérald Darmanin dans le sillage du discours d’Emmanuel Macron aux Mureaux, où il avait énoncé en 2020 sa politique contre l’islam radical.
Cette deuxième session a réuni au ministère de l’Intérieur 86 acteurs de terrain désignés par les préfets (associatifs, religieux, juristes, membres de la société civile…)
AFP