Depuis cinq jours, les négociateurs du Nouveau Front populaire tentent l’impossible : s’accorder sur un nom, qui satisferait tout le monde, à proposer à Emmanuel Macron pour le poste de Premier ministre. Mais la tâche semble bien compliquée. Voici quelques moyens que la gauche pourrait utiliser pour désigner, enfin, celui ou celle qui aura (ou pas) l’honneur de gouverner.
C’est long, non ? Cela va faire cinq jours que le Nouveau Front populaire est arrivé en tête des élections législatives. Depuis, tout le pays est accroché fermement à son fauteuil : quel nom la gauche va-t-elle proposer pour briguer Matignon ? Mélenchon, Tondelier, Faure… On entend de tout. Vendredi 12 juillet 2024, L’Humanité nous en apprend un nouveau, celui de Huguette Bello, présidente du conseil régional de La Réunion.
C’est long, non ? Cela va faire cinq jours que le Nouveau Front populaire est arrivé en tête des élections législatives.
Depuis, tout le pays est accroché fermement à son fauteuil : quel nom la gauche va-t-elle proposer pour briguer Matignon ? Mélenchon, Tondelier, Faure… On entend de tout. Vendredi 12 juillet 2024, L’Humanité nous en apprend un nouveau, celui de Huguette Bello, présidente du conseil régional de La Réunion.
Alors certes, comme Mélanie Vogel, sénatrice écologiste l’a écrit sur X, « aux Pays-Bas, ils ont mis 222 jours » pour constituer un gouvernement.
Mais est-ce bien raisonnable de patienter aussi longtemps ? Et puis, à Ouest-France, on aimerait bien un peu de contenu pour alimenter notre direct sur l’actualité politique du jour, à suivre ici . Alors, comment le NFP pourrait-il s’y prendre pour s’accorder ? Voici quelques pistes.
1. Un vote des parlementaires
L’idée n’est pas complètement saugrenue. Si l’équipe restreinte des négociateurs de la gauche n’arrive pas à s’entendre, pourquoi ne pas tout simplement soumettre les noms à un vote des parlementaires ? Avec 98 sénateurs et 178 députés, il y aurait de quoi avoir un avis représentatif, qui plus est de la part de ceux qui seront amenés à voter les lois du futur gouvernement.
Mais un tel mode de fonctionnement ne plairait sans doute pas aux Insoumis.
Depuis le 7 juillet, Manuel Bompard et les siens le répètent, « le plus gros groupe proposera un nom ». Or, si les deux chambres sont réunies, il y aurait une inversion du rapport de force. C’est le Parti socialiste, avec 125 élus, qui serait le premier à gauche et pourrait imposer son Premier ministrable.
Le NFP pourrait aussi se limiter à une décision des députés, excluant les sénateurs. C’est l’idée par exemple d’Alexis Corbière.
Pour rappel, LFI en compte 73, le PS 61, les Écologistes 32, le PCF 9 et 3 ne sont pas rattachés à une composante.
🔴🗣 Le député NFP Alexis Corbières propose une méthode pour désigner le candidat du Nouveau Front populaire à Matignon et assure qu'il ne met "d'interdit sur personne" – y compris Jean-Luc Mélenchon – pour trouver "un nom qui rassemble". pic.twitter.com/rGtplRHDkG
— franceinfo (@franceinfo) July 12, 2024
2. Une primaire populaire
L’idée avait été lancée pour désigner un unique candidat de la gauche à l’élection présidentielle de 2022. Le principe est simple : un vote des électeurs pour désigner leur candidat idéal. Mais il paraît impossible d’empêcher, par exemple, les électeurs de droite de voter eux aussi.
Pas sûr alors que le résultat plaise réellement aux électeurs (et aux partis) du Nouveau Front populaire. Sans parler de la difficulté d’organiser une telle consultation à l’échelle du pays, même par le biais d’un vote en ligne.
3. Un vote par valeur
Quitte à faire un vote, pourquoi pas essayer un nouveau mode de scrutin ? Depuis plusieurs années maintenant, certains proposent, pour en finir avec la question des candidatures uniques ou du vote utile, un « vote par valeur ».
Le principe est simple, l’électeur attribue une note à chaque candidat : une mauvaise lui fait perdre des points, une bonne lui en fait gagner, et à la fin, c’est celui qui a le plus de points qui l’emporte.
4. Un « conseil des Sages » d’anciens Premiers ministres
Respirons un coup. Et si, avec toute cette actualité politique qui nous prend la tête, on prenait un peu de hauteur ? En demandant leur avis à ceux qui ont déjà gouverné ce pays ? Laurent Fabius, Édith Cresson, Lionel Jospin (qui fête ses 87 ans ce vendredi), Jean-Marc Ayrault, Bernard Cazeneuve et Manuel Valls, autant d’anciens Premiers ministres de gauche, ou en tout cas qui s’en sont revendiqués, pourraient former un « conseil des Sages ». Peut-être sauraient-ils, eux, trouver le nom de la personne la plus apte à former un gouvernement ?
On pourrait presque inclure Dominique de Villepin.
On s’éloigne des idées du Nouveau Front populaire, mais l’ancien chef de la diplomatie française pourrait être un allié inattendu, lui qui a exhorté Emmanuel Macron à nommer un Premier ministre du NFP sur le plateau de LCI, jeudi 11 juillet 2024 : « Le NFP a été élu par des électeurs. On ne trahit pas des électeurs comme ça ».
5. Un concours sur les réseaux sociaux
Après tout, si Jordan Bardella a pu être proche de Matignon grâce à des vidéos TikTok, c’est peut-être que l’avenir s’y trouve. Plusieurs idées peuvent même être imaginées : désigner celui qui a le plus d’abonnés (c’est Jean-Luc Mélenchon qui est loin devant sur X et Raphaël Glucksmann qui gagne sur Instagram), un concours de buzz (là encore, c’est Glucksmann qui l’emporte, haut la main, avec son « cap clair » ) ou peut-être même d’ASMR, cette pratique qui consiste à chuchoter et faire des bruits pour le plaisir des oreilles.
Et là, du côté du Nouveau Front populaire, il y a du niveau.
ᵛᵒᵘˢ ᵉⁿᵗᵉⁿᵈᵉᶻ ᶜᵉ ᵖᵉᵗᶦᵗ ᶜʰᵘᶜʰᵒᵗᵗᵉᵐᵉⁿᵗ ᵈ'ᵉˢᵖᵒᶦʳ ?
ᶜ'ᵉˢᵗ ˡ'ᴬˢᴹᴿ ᵈᵘ ᴺᵒᵘᵛᵉᵃᵘ ᶠʳᵒⁿᵗ ᴾᵒᵖᵘˡᵃᶦʳᵉ !
pic.twitter.com/FTWEO41z1a— Manon Aubry (@ManonAubryFr) June 26, 2024
Évidemment, il ne faut pas accorder beaucoup de crédit à une telle idée, aussi surprenante soit la vie politique.
En tout cas, le Nouveau Front populaire a promis qu’il donnerait un nom ce vendredi 12 juillet. Ou en début de semaine. Voire un peu plus tard. Avant le 18 juillet quoi. Enfin… peut-être.