Au lendemain des frappes de drones qui ont fait une vingtaine de morts, dans le nord du Mali, l’armée a déclaré, lundi, avoir visé des « cibles terroristes ». Les séparatistes assurent, de leur côté, que les victimes sont des civils.
L’armée malienne a affirmé, lundi 26 août, avoir visé des « cibles terroristes » et tué « une vingtaine d’individus armés » lors d’une opération dimanche à Tinzaouatène, dans le nord du Mali, près de la frontière algérienne, qui a fait, selon des sources concordantes, au moins une vingtaine de morts civils, dont des enfants.
« L’armée de la junte malienne et les mercenaires russes du groupe Wagner (…) ont exécuté plusieurs frappes de drones venu du Burkina Faso à Tinzaouatène, à quelques mètres du territoire algérien », affirmaient, dimanche, les séparatistes qui faisaient état d’un bilan provisoire de 21 civils tués, dont 11 enfants, des dizaines de blessés et « des dégâts matériels énormes ».
« Celles-ci ont ciblé dans un premier temps une pharmacie, ensuite d’autres frappes ont suivi en visant des attroupements humains auprès des premiers dégâts », poursuit leur porte-parole, Mohamed Elmaouloud Ramadane, dans un communiqué.
L’armée malienne assure avoir visé des « cibles terroristes »
Selon l’armée malienne, « une mission de reconnaissance offensive a permis de repérer et d’identifier des véhicules de type pick-up chargés de matériel de guerre, soigneusement gardés dans la cour d’une concession à Tinzaouatène ».
« Après une surveillance minutieuse, une série de frappes ont permis de détruire ces cibles terroristes et de neutraliser une vingtaine d’individus armés », selon un communiqué des forces armées maliennes.
C’est dans la même localité de Tinzaouatène que les séparatistes et les jihadistes ont affirmé avoir tué des dizaines de membres du groupe paramilitaire russe Wagner et de soldats maliens lors de combats entre le 25 et le 27 juillet.
L’armée malienne et le groupe Wagner ont reconnu des pertes importantes sans donner de bilan précis.
La junte au Mali avait rompu en 2022 l’alliance ancienne avec la France et ses partenaires européens, pour se tourner militairement et politiquement vers Moscou.
Les groupes armés séparatistes ont perdu depuis 2023 le contrôle de plusieurs localités du nord, après une offensive de l’armée malienne qui a culminé par la prise de Kidal, bastion de la revendication indépendantiste et enjeu de souveraineté majeur pour l’État central.
L’offensive dans le nord du pays a donné lieu à de nombreuses allégations d’exactions commises à l’encontre de la population civile par les forces maliennes et leurs alliés russes depuis 2022, que les autorités maliennes démentent.
rfi