Israël : un mouvement de grève pour exiger un accord sur les otages

Un mouvement de grève a commencé lundi en Israël à l’appel de la centrale syndicale Histadrut. L’objectif revendiqué est d’exercer davantage de pression sur le gouvernement de Benjamin Netanyahu pour obtenir la libération des otages retenus dans la bande de Gaza.

Un mouvement de grève a débuté lundi 2 septembre en Israël à l’appel de la puissante centrale syndicale Histadrut en vue d’accroître la pression sur le gouvernement pour obtenir la libération des otages retenus à Gaza.

Cette mobilisation intervient après l’annonce dimanche par l’armée israélienne de la découverte des corps de six otages dans la bande de Gaza, théâtre d’une guerre dévastatrice opposant depuis bientôt onze mois Israël au mouvement islamiste palestinien Hamas.

La centrale syndicale a appelé à une « grève générale » au lendemain de manifestations massives dans plusieurs villes israéliennes pour réclamer un accord sur la libération des otages.

Plusieurs municipalités ont annoncé lundi observer la grève, notamment celles de Tel-Aviv et Haifa, où les écoles et collèges sont fermés jusqu’à 11 h 45. D’autres comme Jérusalem et Ashkelon ne participent pas au débrayage.

Les transports publics, gérés par des entreprises privées, sont partiellement touchés par la grève.

À l’aéroport Ben Gourion de Tel-Aviv, des dizaines de passagers attendaient aux comptoirs d’enregistrement dans la matinée, après le retard de certains vols, selon des images de l’AFPTV. « Tout se passe comme d’habitude, sauf qu’il n’y a pas de décollage de 8 h (5 h GMT) à 10 h », a précisé à l’AFP une porte-parole de l’aéroport.

Depuis des mois, les médiateurs – Qatar, Égypte, États-Unis – tentent de convaincre le Hamas et Israël de conclure un accord en vue d’un cessez-le-feu assorti d’un échange d’otages et de prisonniers palestiniens détenus par Israël, mais sans succès jusque-là.

Le président américain, Joe Biden, qui s’était dit « dévasté », après la découverte des corps des otages parmi lesquels l’Israélo-Américain Goldberg-Polin, doit se réunir lundi avec les négociateurs américains pour discuter « des efforts pour arriver à un accord qui assurera la libération des otages restants », selon la Maison Blanche.

Les six otages tués « à bout portant »

Les parents de l'otage israélien tué, Almog Seroussi, s'agenouillent devant sa tombe à Raanana, en Israël, le 1er septembre 2024

Lors de l’attaque sans précédent du Hamas en Israël qui a déclenché la guerre dans la bande de Gaza le 7 octobre, 251 personnes ont été enlevées : 97 sont toujours retenues à Gaza, dont 33 déclarées mortes par l’armée. Cette attaque a entraîné, côté israélien, la mort de 1 205 personnes, majoritairement des civils, selon un décompte de l’AFP établi à partir des données officielles.

Sous pression croissante pour conclure un accord sur les otages après des mois de blocage, le Premier ministre, Benjamin Netanyahu, a menacé de nouveau dimanche de « régler son compte » au Hamas – considéré comme un mouvement terroriste par Israël, à l’instar des États-Unis et de l’Union européenne.

Selon le ministère israélien de la Santé, l’autopsie réalisée sur les corps des six otages révèle qu’ils ont été tués « à bout portant » « entre jeudi et vendredi matin ».

Mais selon un cadre du Hamas, s’exprimant sous couvert d’anonymat, ils ont été « tués par des tirs et des bombardements de l’occupant » israélien, certains faisant partie « de la liste des otages à libérer que le Hamas avait approuvée ».

Campagne de vaccination anti-polio dans la bande de Gaza

Les représailles israéliennes à l’attaque du 7 octobre ont fait au moins 40 738 morts à Gaza, selon le ministère de la Santé du Hamas, provoquant un désastre humanitaire et sanitaire et le déplacement de la quasi-totalité des 2,4 millions d’habitants.

Selon l’ONU, la majorité des morts sont des femmes et des mineurs.

Un soignant administre le vaccin contre la polio à un enfant à Zawayda, dans le centre de la bande de Gaza, le 1er spetembre 2024

Dimanche, le centre du territoire palestinien assiégé a connu quelques heures de répit, une vaste campagne antipolio ayant été officiellement lancée à la faveur de « pauses humanitaires » de trois jours chacune, de 6 h à 14 h.

Objectif : vacciner plus de 640 000 enfants de moins de dix ans, après un premier cas confirmé de cette maladie dans le territoire palestinien depuis 25 ans. Selon ministère de la Santé à Gaza, 72 611 enfants ont été vaccinés au premier jour de la campagne antipolio.

Israël poursuit également son opération militaire lancée mercredi en Cisjordanie, un territoire palestinien séparé de la bande de Gaza et occupé par Israël depuis 1967.

Au moins 24 Palestiniens, principalement des combattants, ont été tués par l’armée israélienne en Cisjordanie depuis mercredi, selon le ministère palestinien de la Santé. Tous des « terroristes », selon l’armée.

Le Hamas, au pouvoir depuis 2007 à Gaza, et le Jihad islamique, autre groupe armé, ont déclaré qu’au moins 14 des morts combattaient dans leurs rangs.

Dans le sud de la Cisjordanie, trois policiers israéliens parmi lesquels une femme ont été tués dimanche près d’un point de passage dans une « attaque armée », selon la police israélienne. Un Palestinien soupçonné d’en être l’auteur a été abattu par l’armée, a-t-elle indiqué.

 AFP

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