Plusieurs corps ont été découverts entre mardi et jeudi, faisant grimper à 39 le nombre de victimes du naufrage au large de Mbour. La pirogue, partie dimanche de la ville côtière située à une centaine de kilomètres de Dakar, avait chaviré quelques heures à peine après son départ. Depuis, la marine sénégalaise repêche jour après jour des corps renvoyés par la mer, tandis que des dizaines d’exilés sont encore portés disparus.
Le nombre de corps sans vie découverts suite au naufrage au large de Mbour s’élève désormais à 39, affirme ce jeudi 12 septembre Iba Ndiaye chef de la cellule communication de la marine nationale, à InfoMigrants.
Jour après jour, l’océan renvoie les corps des victimes du naufrage survenu dimanche, à quelques kilomètres seulement de la côte sénégalaise.
Trente-deux corps avaient été repêchés jusqu’à mardi à 18 heures. Puis, entre mardi soir et mercredi midi, quatre corps ont échoué sur la plage de Ngaparou, d’après le média sénégalais Senego. Quatre nouveaux cadavres ont donc été retrouvés dans la foulée, d’après le préfet.
Mardi, les autorités dénombraient au moins cinq femmes parmi ces victimes, dont une lycéenne de 18 ans. La marine assure poursuivre les recherches en mer. Suite à ce naufrage, des dizaines de personnes sont en effet toujours portées disparues.
« Avant le départ, la pirogue contenait 86 personnes, des amis et parents qui m’ont contacté pour que j’embarque leurs enfants. Mais des gens arrivaient et montaient à mon insu. Ce qui a fait évoluer le nombre de passagers », a témoigné le capitaine du bateau, un pêcheur sénégalais de 52 ans, devant la police en début de semaine, a rapporté l’Agence de presse sénégalaise.
Le président sénégalais promet une « traque sans répit » des passeurs
Le président sénégalais Bassirou Diomaye Faye s’est rendu sur place, à Mbour, mercredi. Il a affirmé que l’Etat mènerait une « traque sans répit » des passeurs qui acheminent les exilés vers l’Europe. Parmi les mesures concrètes annoncées, le président a évoqué la mise en place d’un numéro vert pour dénoncer les trafiquants.
Depuis le littoral face à l’Atlantique, le président a déploré une « tragédie humaine qui nous bouleverse tous ». « La nation est en deuil », a-t-il ajouté, qualifiant la situation de « particulièrement insoutenable ».
L"OPV Niani a intercepté le 9 septembre 2024, deux pirogues transportant au total 421 candidats à l’émigration irrégulière dont 20 enfants.
— Marine nationale sénégalaise (@MarineNation_SN) September 9, 2024
Les autorités sénégalaises poursuivent aussi les interceptions en mer des candidats au départ.
Mardi, plus de 400 exilés transportés par deux embarcations ont été arrêtés par le patrouilleur lance-missiles « Niani » de la marine sénégalaise (livré fin 2023 par une entreprise française). Vingt enfants se trouvaient à bord.
Les exilés qui tentent de rejoindre l’archipel espagnol des Canaries depuis les côtes ouest-africaines embarquent sur des pirogues précaires pour une traversée hautement dangereuse.
Depuis le Sénégal, il faut au moins cinq jours de navigation pour parcourir les 1 700 kilomètres séparant le pays des îles Canaries.
L’ONG Caminando Fronteras dénombrait en juin 5 054 personnes ayant perdu la vie dans l’Atlantique en tentant de rejoindre l’archipel espagnol depuis le début de l’année. Soit 33 morts par jour. Il s’agit, selon l’ONG, de l’année « la plus meurtrière à la frontière jamais enregistrée ».
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