« L’été 2024 a été le plus chaud jamais enregistré, plaçant l’Afrique au cœur de la crise climatique avec des conséquences catastrophiques ». C’est ce que relève le site d’information Afrik.com. « Si le phénomène touche tous les continents, l’Afrique en paie un prix particulièrement lourd. Sécheresses, pénurie d’eau, et risques accrus de famines sont autant de conséquences que subit durement le continent africain, rendant l’urgence climatique plus palpable que jamais.
De juin à août, le thermomètre a battu les records précédents établis en 2023, selon le service européen Copernicus, précise Afrik.com. Dans le monde entier, des régions comme la Laponie, l’Australie, le Canada ou encore les États-Unis ont été frappées par des canicules dévastatrices, des sécheresses et des incendies. Toutefois, c’est l’Afrique qui se trouve en première ligne face à ces bouleversements climatiques, avec des températures dépassant les 40°C dans certaines régions, mettant en péril des millions de vies. (…)
Avec des précipitations réduites et des périodes de sécheresse prolongées, plusieurs pays africains sont confrontés à une pénurie d’eau sans précédent.
Les zones agricoles, vitales pour la subsistance de millions de personnes, sont touchées de plein fouet, provoquant des perturbations majeures dans la production alimentaire. Selon Copernicus, cette situation alarmante n’est pas uniquement due à des phénomènes naturels comme El Niño, mais résulte également des actions humaines qui amplifient le réchauffement global ».
De la sécheresse au déluge !
Paradoxe : certains pays du continent ont connu un véritable déluge ces dernières semaines. Le changement climatique exacerbe les phénomènes météorologiques.
Le pays le plus touché est le Tchad, pointe Le Monde Afrique. « Les pluies diluviennes et inondations qui ont affecté cet été le continent africain ont fait 341 morts et 1,5 million de sinistrés depuis le mois de juillet au Tchad, selon un bilan publié par le Bureau des Nations unies pour la coordination des affaires humanitaires au Tchad.
La semaine dernière, précise Le Monde Afrique, 14 élèves et leur professeur ont perdu la vie dans l’effondrement d’une école après des pluies torrentielles dans la province du Ouaddaï, dans l’est semi-aride du Tchad. Mi-août, au moins 54 personnes sont mortes dans des inondations qui ont affecté la province du Tibesti, dans l’extrême-nord désertique du Tchad. En temps normal, « les précipitations atteignent difficilement les 200 mm par an » dans cette région montagneuse, mais ce phénomène climatique survient « chaque cinq ou dix ans », selon Idriss Abdallah Hassan, directeur du réseau d’observation et prévisions météorologiques à l’Agence nationale de la météorologie ».
Masses d’air en collision
Autre pays touché : le Maroc. C’est ce que constate Jeune Afrique. « Des pluies torrentielles, provoquant des inondations, ont fait au moins 11 morts et 9 disparus depuis le 6 septembre dans 17 régions et provinces du royaume, dont certaines sont habituellement semi-arides. (…) En Algérie, un front pluvieux de violence similaire a touché des zones désertiques dans le Sahara, selon des images publiées sur les réseaux sociaux ».
Des images que l’on peut voir notamment sur le site algérien TSA. TSA qui précise que « ce phénomène, peu habituel, trouve son origine dans le déplacement vers le nord de la zone de convergence intertropicale, une bande d’orages et de basses pressions qui s’étend d’est en ouest à travers l’Afrique centrale, là où se rencontrent les alizés (les vents) des hémisphères nord et sud. Lorsque les masses d’air entrent en collision, l’air est poussé vers le haut, générant des cumulus et des orages. »
L’une des régions les plus touchées est la région de Béchar, avec plus de 60 mm de pluie, constate Le Matin d’Algérie : « « On n’a pas vu de telles pluies s’abattre sur la région depuis octobre 2008 », ont déclaré plusieurs citoyens de Béchar, estimant aussi que ces pluies sont « bénéfiques pour la région’’, confrontée à une sévère sécheresse depuis plusieurs années ».
Revoir les politiques de l’eau
Enfin, on revient au Maroc, avec le quotidien Le Matin qui a recueilli l’avis d’un météorologue, Mohamed Benabbou : d’après lui, « ces récentes pluies pourraient avoir un effet positif en réapprovisionnant les nappes phréatiques dans les oasis du Sud-Est ». Et il insiste aussi sur « la nécessité de mettre à jour la stratégie nationale de l’eau, afin d’optimiser l’utilisation des ressources en eau, dont une grande partie se perd en mer ou est absorbée par le désert, faute de barrages ou de retenues ».
vivafrik