Il «existe un chemin» pour sortir de la «période d’instabilité», confie François Bayrou à ses ministres

Les membres du gouvernement se sont retrouvés autour du traditionnel petit déjeuner du Nouvel An au ministère de l’Intérieur avant d’assister au premier Conseil des ministres.

Il «existe un chemin» pour sortir de l’instabilité politique, a estimé François Bayrou vendredi 3 janvier lors du traditionnel petit-déjeuner du gouvernement place Beauvau marquant la nouvelle année, a rapporté son entourage à l’AFP. «Il existe un chemin, il est même mieux défini qu’on ne le croit. Les Français ne veulent pas que l’on poursuive cette période d’instabilité», a déclaré le premier ministre, qui s’est ensuite rendu à pied avec son équipe à l’Élysée pour son premier Conseil des ministres et le premier de l’année.

«Ma responsabilité, c’est que cette équipe soit unie et courageuse», a-t-il ajouté.

«Si nous sommes unis, nous pourrons déplacer un certain nombre d’obstacles devant nous». François Bayrou, qui espère durer davantage à Matignon que son prédécesseur, resté en poste seulement trois mois, est pareillement privé de majorité à l’Assemblée nationale, faute d’avoir pu élargir son gouvernement au-delà du centre et de la droite.

Une lacune qu’il espère compenser par la présence de poids lourds politiques, comme les ex-premiers ministres Élisabeth Borne (Éducation) et Manuel Valls (Outre-mer), et de quelques ministres qui ont, dixit une source gouvernementale, «une histoire» avec la gauche, tels Éric Lombard (Économie) ou François Rebsamen (Aménagement du territoire). Plusieurs de leurs collègues étaient de sortie vendredi matin dans les matinales radio et télé, pour donner le ton de cette première réunion de l’équipe gouvernementale. Avec un message martelé à l’unisson: «Nous avons besoin d’un budget».

«Service minimum»
Parce que sans loi de finances depuis le 1er janvier, «la France fonctionne en service minimum», a affirmé sur RTL Catherine Vautrin, en charge notamment du Travail et de la Santé. «Si on n’a pas de budget, on ne va pas pouvoir s’occuper des habitants (des) quartiers», a pour sa part souligné la nouvelle ministre de la Ville, Juliette Méadel, sur TF1.

Le doute plane aussi sur la baisse du prix de l’électricité (-14% au 1er février) qui «va dépendre de l’adoption de la loi de finances», a prévenu sur RMC Marc Ferracci, ministre de l’Industrie et de l’Énergie. La situation relève donc de «l’urgence budgétaire», a estimé Aurore Bergé (Égalité femmes-hommes), appelant sur France Inter à «l’unité et la stabilité».

Urgence aussi pour Mayotte, en attente d’un projet de loi promis en début de semaine par François Bayrou.

Le premier ministre, qui s’est rendu dans l’archipel avec cinq ministres, y a annoncé une batterie de mesures pour remettre «debout» ce département, le plus pauvre de France. Mais ce texte ne figurera pas au menu de ce premier Conseil des ministres, comme prévu initialement. Il sera présenté la semaine prochaine, même si ce report ne devrait pas avoir d’impact sur son examen par le Parlement, qui reprend ses activités le 13 janvier.

Grain de sel
Le menu risque donc d’être léger à la table de l’Élysée vendredi. Une nouvelle porte-parole du gouvernement, l’ex-sénatrice Les Républicains Sophie Primas, en fera le compte rendu. Un exercice rapatrié à l’Élysée, à la demande de François Bayrou, alors que son prédécesseur avait choisi de le délocaliser dans un bâtiment des services du premier ministre.

Pour préparer cette première réunion de l’équipe gouvernementale, et avec en ligne de mire sa déclaration de politique générale devant l’Assemblée le 14 janvier, le premier ministre a déjeuné longuement jeudi avec le président Emmanuel Macron.

Manière d’apaiser les tensions entre les deux têtes de l’exécutif, alors que le chef de l’État a hésité en décembre à nommer le patron du MoDem, ce dernier menaçant alors de rompre leur alliance historique. Depuis, le président ne s’est pas privé de mettre son grain de sel dans le travail du gouvernement, lors de ses vœux aux Français.

Le nouveau gouvernement «doit pouvoir tenir un chemin de compromis pour agir», il faut que la France «continue d’être attractive», «travaille et innove plus», «continue de créer des emplois» et «assure sa croissance en tenant ses finances», a-t-il exhorté.

La marque d’une nouvelle relation de «coresponsabilité», selon le nouveau locataire de Matignon, qui a entamé son bail avec une cote de popularité historiquement basse, selon le baromètre Ifop-Journal du dimanche publié le 22 décembre.

lefigaro

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