Dans son premier discours en tant que 47e président des États-Unis, prononcé lundi peu après avoir prêté serment dans le Capitole, Donald Trump a juré d’expulser des millions d’immigrés illégaux, de reprendre le contrôle du canal de Panama, et de faire en sorte que son pays soit de nouveau « respecté » dans le monde.
« L’âge d’or de l’Amérique commence. » Dans un discours aux accents nationalistes et au ton résolument offensif, Donald Trump, tout juste investi, a promis, lundi 20 janvier, de mettre fin au « déclin » des États-Unis.
« Dieu m’a sauvé pour que je rende sa grandeur à l’Amérique », a déclaré le 45e (2017-2021) et désormais 47e président des États-Unis, en référence à une tentative d’assassinat contre lui cet été.
« Le déclin de l’Amérique est fini », a assuré le républicain, qui à 78 ans est le plus vieux président américain jamais investi, promettant de s’attaquer à une « élite corrompue et radicale ».
Dans son viseur : l’immigration clandestine, les politiques progressistes concernant le genre et la race, ainsi que la politique pro-environnementale du gouvernement sortant.
Un état d’urgence à la frontière avec le Mexique va être proclamé afin de mobiliser l’armée, a fait savoir l’ancien promoteur immobilier et ancien animateur de téléréalité, en ajoutant : « Nous allons commencer le processus de renvoi de millions et de millions de criminels étrangers ».
« L’Amérique d’abord »
Donald Trump a également juré de reprendre le contrôle du canal de Panama, promettant de faire en sorte que les États-Unis soient à nouveau « respectés » dans le monde et mettant en avant une politique étrangère axée sur « l’Amérique d’abord ».
« L’héritage dont je serai le plus fier sera celui d’un artisan de la paix et d’un rassembleur », a-t-il lancé en se posant en « artisan de la paix ».
« Nous mesurerons notre succès, non seulement par les batailles que nous remporterons, mais aussi par les guerres que nous terminerons et, peut-être plus important encore, par les guerres dans lesquelles nous n’entrerons jamais », a affirmé le républicain, peu après sa prestation de serment.
Il s’est félicité qu' »un jour avant (son) entrée en fonction, les otages du Moyen-Orient sont rentrés dans leur famille », faisant référence à la libération de trois otages israéliennes libérées dimanche des mains du Hamas, après l’entrée en vigueur d’un cessez-le-feu entre Israël et le mouvement islamiste palestinien.
Cette référence aux otages a été la seule saluée par le président démocrate sortant Joe Biden, présent à son côté pour la cérémonie d’investiture au Capitole, siège du Congrès américain.
Donald Trump a promis de mettre fin à la guerre en Ukraine en recherchant des compromis, ce qui contraste avec l’approche de Joe Biden, lequel a fermement soutenu Kiev face à Moscou après l’invasion russe en février 2022.
Il s’est montré aussi menaçant, disant vouloir « reprendre » le contrôle du canal de Panama construit par les États-Unis et transféré au Panama en 1999. « L’objectif de notre accord et l’esprit de notre traité ont été totalement violés », a-t-il lancé.
« Les navires américains sont gravement surtaxés et ne sont pas traités équitablement, de quelque manière que ce soit, y compris la marine américaine », a-t-il souligné.
« Et surtout, la Chine exploite le canal de Panama, et nous ne l’avons pas donné à la Chine, nous l’avons donné au Panama. Et nous allons le reprendre », a asséné le président
Mars
Lui qui avait promis de mettre fin au « délire transgenre », va aussi ordonner de « reconnaître » l’existence de seulement « deux sexes » par l’État fédéral.
Autre promesse de campagne : le républicain veut décréter un état d' »urgence énergétique » pour doper la production américaine d’hydrocarbures.
Son administration a annoncé que les États-Unis se retireraient une seconde fois de l’accord de Paris sur le climat, mettant ainsi en péril les efforts mondiaux visant à freiner le réchauffement climatique.
Donald Trump, qui avait malmené les alliances traditionnelles de Washington pendant son premier passage à la Maison Blanche, a donné à sa première allocution de président des accents impérialistes.
Invoquant le concept de « destinée manifeste », selon lequel l’Amérique aurait un droit naturel à l’expansion territoriale, il a promis de « planter (le drapeau américain) sur la planète Mars ».
Big tech
Aux côtés des anciens présidents américains Bill Clinton, George W. Bush et Barack Obama, avaient pris place les multimilliardaires Mark Zuckerberg et Jeff Bezos, ainsi que le désormais incontournable Elon Musk.
Leur présence confirme la puissance de feu financière et technologique pour le moment rangée derrière Donald Trump.
Rares sont les dignitaires étrangers qui se risquent à critiquer ouvertement le tribun américain, malgré l’inquiétude qui règne dans nombre de capitales alliées.
Le président ukrainien Volodymyr Zelensky s’est empressé de féliciter Donald Trump après son investiture, dont il espère qu’il permettra d’atteindre une « paix juste et durable » dans le conflit en Ukraine.
AFP