Les forêts denses humides d’Afrique de l’Ouest, également appelées forêts guinéennes, forment l’un des plus grands hotspots de biodiversité de la planète, s’étendant de la Guinée au Cameroun. Ces forêts abritent une faune unique et emblématique, notamment des espèces menacées comme l’éléphant de forêt, le chimpanzé, et le gorille de Cross River. Cependant, ces écosystèmes vitaux ont perdu 85 % de leur superficie initiale à cause de la déforestation, alimentée par l’agriculture, l’exploitation forestière, l’extraction minière et l’urbanisation. Cette destruction a été exacerbée par le changement climatique et l’augmentation de la population.
Pour lutter contre ces menaces, des efforts significatifs ont été réalisés avec la création d’environ 200 aires protégées couvrant 36 600 km² en Afrique de l’Ouest. Toutefois, la conservation des forêts denses humides de la région nécessite une approche plus intégrée qui combine la protection de la biodiversité avec un développement socio-économique durable. Ainsi, six paysages transfrontaliers prioritaires ont été identifiés, visant à renforcer la coopération et la gestion conjointe des forêts par les pays voisins.
Ces paysages sont : OKKPS (Guinée-Sierra Leone), Gola (Sierra Leone-Libéria), WWZ (Libéria-Guinée), Nimba (Guinée-Libéria-Côte d’Ivoire), TGKS (Libéria-Côte d’Ivoire) et Cross River (Nigeria-Cameroun).
Le Programme PAPFor : un soutien crucial à la conservation des écosystèmes forestiers
Pour répondre aux menaces croissantes qui pèsent sur ces forêts, l’Union européenne a lancé le Programme d’appui à la préservation des écosystèmes forestiers en Afrique de l’Ouest (PAPFor), en partenariat avec l’Union Économique et Monétaire Ouest-Africaine (UEMOA) et la Communauté Économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO). Ce programme vise à renforcer la gestion durable des écosystèmes forestiers, à promouvoir des solutions adaptées et à soutenir les pays de la région dans la préservation de leur patrimoine naturel.
Analyse des menaces et impacts sur la biodiversité
Le rapport présente une analyse détaillée des menaces qui pèsent sur les forêts denses humides d’Afrique de l’Ouest, en mettant en lumière l’impact de la déforestation sur la biodiversité. L’exploitation illégale des ressources forestières, l’agriculture industrielle, l’exploitation minière et l’urbanisation sont les principaux facteurs de cette dégradation. Ces activités ont non seulement contribué à la perte de biodiversité mais ont également des effets négatifs sur les populations locales qui dépendent directement des ressources forestières pour leur subsistance.
Gestion durable et approche intégrée des paysages
L’un des points essentiels de l’étude est la nécessité d’adopter une approche intégrée pour gérer efficacement ces écosystèmes. L’idée est de protéger la biodiversité tout en garantissant un développement socio-économique équitable. En ce sens, la gestion des forêts ne doit pas être un frein au développement, mais plutôt un levier pour améliorer la qualité de vie des communautés locales. Le rapport met également en avant la nécessité de renforcer les partenariats internationaux et d’impliquer les communautés locales dans la gestion des aires protégées pour garantir leur efficacité.
Opportunités pour la conservation et développement durable
Malgré les nombreux défis rencontrés, le rapport souligne également les nombreuses opportunités qu’offrent les aires protégées pour la conservation de la biodiversité et le développement durable. La reconnaissance croissante des liens entre conservation et développement est un élément clé dans la mise en place de stratégies de gestion durable. En encourageant l’implication des populations locales et en renforçant les collaborations internationales, ces aires protégées peuvent non seulement préserver les écosystèmes forestiers, mais aussi stimuler des économies locales durables.
Une route semée d’embûches mais prometteuse pour la conservation en Afrique de l’Ouest
L’avenir des forêts denses humides d’Afrique de l’Ouest dépend d’une approche concertée et durable qui tienne compte des enjeux environnementaux, sociaux et économiques. Si les menaces sont nombreuses et persistantes, les initiatives de conservation, telles que celles proposées par le programme PAPFor et les aires protégées transfrontalières, offrent une lueur d’espoir. Ces efforts peuvent contribuer à restaurer la santé des écosystèmes, protéger la biodiversité et garantir la sécurité des générations futures en Afrique de l’Ouest.
VivAfrik