Washington accepte un avion à 400 000 millions de dollars du Qatar pour l’usage de Donald Trump

L’avion que le Qatar a offert à Donald Trump est estimé à environ 400 millions de dollars (352 millions d’euros), mais le président américain affirme qu’il ne s’agit « pas d’un pot-de-vin ».

Le secrétaire américain à la Défense, Pete Hegseth, a accepté mercredi un Boeing 747 offert par le Qatar que Donald Trump envisage d’utiliser en tant qu’avion présidentiel Air Force One.

Le porte-parole du Pentagone, Sean Parnell, a déclaré que le ministère « veillera à ce que des mesures de sécurité appropriées soient prises » sur l’avion afin qu’il puisse être utilisé en toute sécurité par le président américain.

Il affirme que l’avion a été accepté « conformément à toutes les règles et réglementations fédérales », bien que la Constitution américaine interdise expressément à toute personne occupant une haute fonction « d’accepter un cadeau […] de quelque nature qu’il soit de la part d’un roi, d’un prince ou d’un État étranger » sans l’accord du Congrès.

Pour Donald Trump, ce cadeau du Qatar n’est pas un pot-de-vin

Interrogé sur la question par des journalistes dans le Bureau ovale, Donald Trump s’est contenté de répondre : « Ils donnent un avion à l’armée de l’air des États-Unis ».

Dans un message publié sur sa plateforme Truth Social, le président américain a balayé les accusations de corruption d’un revers de main, tout en affirmant que le cadeau était intéressant d’un point de vue fiscal.

Le président Donald Trump lors d'une visite à la base aérienne d'Al Udeid au Qatar, le 15 mai 2025

 

« Le fait que le ministère de la Défense reçoive gratuitement un avion 747 pour remplacer temporairement l’Air Force One, vieux de 40 ans, dans le cadre d’une transaction très publique et transparente, dérange tellement les démocrates véreux qu’ils insistent pour que nous payions l’avion au prix fort », affirme-t-il.

ABC News a rapporté la semaine dernière que le président américain utiliserait l’avion jusqu’à ce qu’il quitte ses fonctions en janvier 2029, date à laquelle la propriété de l’appareil serait transférée à la fondation qui gère sa bibliothèque présidentielle, qui n’a pas encore été construite.

Achat d’influence ?

Mais pour les adversaires politiques de Donald Trump, il ne fait aucun doute : ce cadeau à 400 millions de dollars d’un État étranger pose de sérieuses questions d’éthique et de sécurité.

« Ce n’est pas seulement de la corruption, c’est de l’influence étrangère de première qualité avec de l’espace supplémentaire pour les jambes », a déclaré le chef de la minorité démocrate du Sénat, Chuck Schumer.

Le chef de la minorité démocrate au Sénat, Chuck Schumer, s'adresse aux journalistes au Capitole, le mardi 20 mai 2025, à Washington

 

D’autres élus ont également exprimé leur consternation, notant qu’un avion offert par un gouvernement étranger pourrait présenter des risques pour la sécurité s’il était utilisé par un président américain.

Les avions existants utilisés pour Air Force One ont en effet toujours été modifiés et dotés de capacités de survie permettant au président américain de faire face à toute une série d’éventualités, notamment un blindage contre les radiations et une technologie antimissile.

Ils sont également équipés de divers systèmes de communication qui permettent au président de rester en contact avec l’armée et de donner des ordres depuis n’importe où dans le monde.

Les hélicoptères Apache de l'armée de l'air du Qatar effectuent un survol alors qu'Air Force One s'apprête à quitter le Qatar, le jeudi 15 mai 2025

 

Jordan Libowitz, directeur de la communication du groupe de pression Citizens for Responsibility and Ethics in Washington, affirme qu’un tel cadeau est « sans précédent ».

« L’ensemble des cadeaux offerts à des présidents [américains] en exercice est loin d’atteindre ce niveau », déclare-t-il.

AP

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