Joe Biden s’est rendu mercredi à Mayfield, dans le Kentucky, pour porter un message de solidarité en faveur de cet État rural et conservateur qui vient de subir des tempêtes dévastatrices.
Une femme assise dans les gravats, avec des gants de protection et de grandes bottes, lève la tête vers le président des États-Unis, en costume bleu marine, casquette sur la tête : Joe Biden est venu mercredi 15 décembre promettre son aide aux habitants du Kentucky, État frappé par une tempête dévastatrice, dans un rare moment d’unité nationale.
Après un survol en hélicoptère, le démocrate de 79 ans a déambulé dans Mayfield, l’une des localités les plus touchées par les tornades qui ont traversé vendredi dernier cet État rural et conservateur du sud-est des États-Unis, y faisant au moins 74 morts.
Le président américain s’est entretenu avec des habitants et s’est arrêté dans la rue pour un court instant de recueillement. Autour de lui, des bâtiments effondrés, des amas de briques, de bois, de tôle, où s’activent des engins de chantier et des ouvriers vêtus de jaune fluo.
« Ce que j’ai vu, c’est un groupe de gens incroyables qui se rassemblent, qui s’aident les uns les autres. Et qui sont plein d’espoir. Nous allons rester ici jusqu’à ce que ce soit fini et reconstruit », a-t-il dit aux journalistes, en finissant sa visite.
Le gouvernement fédéral « va couvrir à 100 % le coût des travaux de déblaiement pendant trente jours », a-t-il ensuite promis dans un court discours à Dawson Springs, l’une des localités les plus touchées. « Gardez la foi. Nous allons y arriver, je vous le promets. […] Personne ne vous laissera tomber. »
« Un terrain d’entente »
Peu avant, lors d’une réunion avec des responsables locaux dans un hangar où sont stockés des vivres et des bouteilles d’eau, le président avait lancé : « Il n’y a pas de tornades rouges ou de tornades bleues », en référence aux couleurs respectives du Parti républicain et du Parti démocrate, le sien.
« C’est très important que (le président) vienne. Cela montre qu’il y a encore à Washington des gens qui s’intéressent à l’Amérique rurale », a déclaré à l’AFP Bryan Wilson, avocat à Mayfield, tout en fouillant ce qui reste de son bureau à la recherche de documents à sauver.
Même tonalité chez Brad Mills, orthodontiste de 63 ans, venu avec son fils évaluer les dégâts dans le cabinet construit par son grand-père dans le centre de la ville sinistrée. « Nous sommes divisés sur tant de sujets mais ici, nous pouvons trouver un terrain d’entente », dit-il en référence au climat politique particulièrement aigre aux États-Unis.
Le résumé de la semaineFrance 24 vous propose de revenir sur les actualités qui ont marqué la semaine
Avec ce phénomène météorologique exceptionnel, qui a aussi fait au moins 14 victimes dans le Tennessee, l’Illinois, le Missouri et l’Arkansas, Joe Biden trouve une rare occasion d’unité nationale, lui qui avait promis pendant sa campagne de rassembler l’Amérique.
Le président américain ne se rend pas en terre conquise, politiquement parlant : si le Kentucky a un gouverneur démocrate, l’État a donné une très large majorité au républicain Donald Trump lors de l’élection de 2020. Et lors de sa visite mercredi, les journalistes ont aperçu un drapeau au nom de Trump sur un pick-up.
Joe Biden avait pris soin, avant son départ, de ne pas politiser la visite. « Le président voit les gens à travers la tragédie qu’ils vivent – la douleur d’avoir perdu des proches, d’avoir perdu leur maison. (…) Il les voit comme des êtres humains, pas comme des personnes ayant des attaches partisanes », a dit mardi sa porte-parole, Jen Psaki.
Le président américain a évoqué avec de grandes précautions un lien entre ces tornades et le changement climatique, alors qu’en septembre, en constatant les ravages de la tempête Ida à New York et dans le New Jersey, il avait parlé d' »alerte rouge » climatique et saisi l’occasion de vanter ses grands projets d’investissements. « Nous devons être très prudents. Nous ne pouvons pas dire avec une certitude absolue que c’est lié au changement climatique », a-t-il dit lundi, qualifiant seulement les tempêtes du vendredi précédent d' »inhabituelles ».
2 Commentaires