Les Émirats ciblés par les Houthis, Washington envoie un renfort militaire

Face à la multiplication des attaques des rebelles du Yémen contre le territoire des Émirats arabes unis, les États-Unis ont annoncé, mercredi, le déploiement  d’un navire de guerre et d’avions de chasse pour soutenir « leur partenaire stratégique de longue date ». 

Les États-Unis ont annoncé, mercredi 2 février, l’envoi d’un navire de guerre et d’avions de chasse pour aider les Émirats arabes unis, qui font face à des attaques répétées des rebelles yéménites.

Ce déploiement, dont la date n’est pas précisée et qui doit « aider les Émirats arabes unis à faire face à la menace actuelle », fait suite à un appel téléphonique, la veille, entre le ministre américain de la Défense, Lloyd Austin, et le prince héritier d’Abu Dhabi et dirigeant de facto du pays, Mohammed ben Zayed al-Nahyane, a indiqué dans un communiqué l’ambassade des États-Unis aux Émirats.

Les Émirats font partie d’une coalition militaire dirigée par l’Arabie saoudite, qui vient en aide, depuis 2015, au gouvernement du Yémen, en guerre contre les Houthis soutenus par l’Iran.

En janvier, les Émirats ont été la cible de trois attaques des rebelles chiites.

Le 17, une attaque de drones et de missiles contre des installations pétrolières et l’aéroport d’Abu Dhabi a fait trois morts. Le 24, deux missiles balistiques dirigés contre la base aérienne d’Al-Dhafra, où sont stationnées les forces américaines, ont été interceptés par ces dernières.

« Signal clair »

La dernière attaque, survenue lundi, a coïncidé avec la première visite officielle du président israélien, Isaac Herzog, aux Émirats depuis que les deux pays ont normalisé leurs relations en 2020.

Le destroyer lance-missiles USS Cole, actuellement à Bahreïn, s’associera à la marine émiratie et fera escale à Abu Dhabi, selon le communiqué, qui précise que Washington déploiera également des avions de combat de cinquième génération.

Cette aide est un « signal clair que les États-Unis soutiennent les Émirats, partenaire stratégique de longue date », est-il ajouté.

Par ailleurs, les Américains continueront à fournir des renseignements pour la prévention d’attaques, d’après le communiqué.

Peu après sa prise de fonction, en février 2021, le président américain, Joe Biden, a retiré le soutien américain à la coalition intervenant au Yémen, revenant sur la politique de son prédécesseur Donald Trump.

Toutefois, Washington a approuvé, en novembre, la vente de missiles air-air d’une valeur de 650 millions de dollars (574,6 millions d’euros) au royaume saoudien.

Une vente de matériel militaire américain aux Émirats, approuvée dans les dernières semaines du mandat de Donald Trump et incluant 50 chasseurs furtifs F-35, pour un montant de 23milliards de dollars, reste en cours de négociation.

« Détermination »

La multiplication des attaques des Houthis contre les Émirats, riche pays du Golfe à la réputation d’oasis de paix au Moyen-Orient, marque une nouvelle étape dans la guerre du Yémen déclenchée en 2014.

Les Émirats ont averti, lundi, qu’ils étaient « totalement prêts à faire face à toute menace » et à prendre « toutes les mesures nécessaires pour protéger » leur territoire. En janvier, la coalition a mené en représailles plusieurs attaques aériennes contre les Houthis.

Les rebelles ont assuré que leurs opérations contre les Émirats prouvaient leur « détermination à mettre à exécution leurs menaces, tant que les Émirats poursuivent leur agression ».

En 2019, les Émirats avaient « redéployé » leurs troupes alors présentes au Yémen tout en restant un acteur influent dans le conflit. Les forces émiraties ont entraîné et armé des milices progouvernementales yéménites qui ont infligé des revers ces dernières semaines aux Houthis.

Abu Dhabi a appelé à plusieurs reprises Washington à replacer les rebelles sur la liste américaine des organisations terroristes, dont ils avaient été retirés l’année dernière, pour faciliter le travail des humanitaires dans le pays.

En plus de sept ans de guerre au Yémen, l’ensemble des acteurs du conflit ont été accusés de « crimes de guerre » par des experts de l’ONU. Mise en cause pour de multiples « bavures », la coalition a reconnu des « erreurs » mais accuse les rebelles d’utiliser les civils yéménites comme boucliers humains.

Selon l’ONU, le conflit au Yémen a fait 377 000 morts et poussé les 30 millions d’habitants du pays au bord de la famine.

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