L’IA et le cerveau humain sont souvent présentés comme des concurrents, mais ils sont plus complémentaires qu’on le croit.
Le docteur Faccio est un professeur de l’Université de Glasgow. Il enseigne la technologie quantique à l’école de physique et d’astronomie de la capitale écossaise. Il a récemment eu l’idée de mener une expérience qui pourrait nous donner un aperçu de notre futur. En combinant l’œil (et le cerveau) humain avec une IA il a réussi à “voir” des objets cachés.
Pour bien comprendre cette expérience, et ses conséquences, il faut comprendre comment cette dernière a été réalisée. Le sujet a été placé à gauche d’une paroi, face à lui un mur blanc était éclairé. De l’autre côté de la paroi qui fait ici office de cloison, le projecteur faisait traverser ses faisceaux dans une découpe en carton, formant ainsi un signe facile à comprendre et à visualiser (dans l’exemple ci-dessous, il s’agit d’un T).
Le patient était alors équipé d’un casque d’électroencéphalographie capable de mesurer ses ondes cérébrales et l’activité de son cerveau. Reliées à un ordinateur, ces données ont permis à une intelligence artificielle de deviner en moins d’une minute qu’elle était le symbole présent de l’autre côté du mur.
Comme l’explique le professeur Faccio, à l’origine de cette expérience, il aurait très bien pu utiliser un détecteur électronique plutôt que l’œil humain, mais cette étude a été menée pour “explorer des méthodes qui pourraient un jour être utilisées pour augmenter les capacités humaines.”
Une première expérience qui en attend d’autres
Toujours selon le chercheur “c’est l’une des premières fois que l’imagerie computationnelle est réalisée en utilisant le système visuel humain dans une boucle de neurofeedback qui ajuste le processus d’imagerie en temps réel”. Si les applications dans la vie courante sont encore difficiles à imaginer, il serait possible dans un avenir plus ou moins proche que nous possédions quelque part sur nous (ou en nous) un petit ordinateur, capable de voir pour nous des objets cachés par d’autres.
Cette nouvelle discipline baptisée “Ghost imaging” ou l’imagerie fantôme en français n’en est qu’à ses balbutiements et la recherche doit encore faire de grands progrès pour que nous puissions toucher du doigt la puissance de cette technologie. Les expériences comme celles de Faccio permettent de montrer qu’il y a bien un intérêt à étudier ce domaine, mais elles ne sont pas une solution, plutôt une porte d’entrée pour d’autres chercheurs, et plus d’expériences.
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