La forêt brûle. La forêt est coupée. La forêt meurt. Ces soixante dernières années, des dizaines de millions d’hectares ont ainsi disparu.
En France, depuis le début de l’été météorologique — comprenez depuis le 1er juin –, quelque 40.000 hectares de forêt sont partis en fumée. C’est incroyablement plus que les moins de 2.000 hectares brûlés à la même période en 2021. Mais infiniment moins que les 81,7 millions d’hectares de forêt disparus dans le monde entre 1960 et 2019.
Selon les calculs de chercheurs du Center for Biodiversity and Climate Change, Forestry and Forest Products Research Institute (FFPRI, Japon) et compte tenu de l’augmentation parallèle de la population mondiale, la superficie forestière par habitant a ainsi diminuée de plus de 60 % sur le même intervalle de temps. Elle était de 1,4 hectare en 1960. Elle n’était plus que de 0,5 hectare en 2019.
Une transition forestière en cours
Au-delà de la perte directe en biodiversité que représente la déforestation, rappelons que la forêt contribue aussi à limiter le réchauffement climatique anthropique en séquestrant une part de nos émissions de dioxyde de carbone (CO2). Pour être plus terre à terre, la forêt fait aussi vivre au moins 1,6 milliard de personnes dans le monde…
Les chercheurs confirment aussi la théorie selon laquelle une transition forestière serait en cours. Ils soulignent en effet que les pertes se produisent aujourd’hui principalement dans les pays à faibles revenus. Du côté des tropiques. Dans les pays à revenus plus élevés, en revanche, dans les régions extratropicales, on observe des gains forestiers. D’où la nécessité, d’une part, de soutenir les pays à faibles revenus pour les aider à améliorer leur capacité à minimiser leurs pertes forestières.
Et d’autre part, à encourager les pays à revenu élevé à réduire leur dépendance à l’égard des produits forestiers tropicaux importés.
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