Brésil : un ancien député bolsonariste lance des grenades sur des policiers venus l’arrêter

Un ancien parlementaire brésilien et soutien à Jair Bolsonaro, Roberto Jefferson, a blessé deux policiers, dimanche, alors que ces derniers tentaient de l’interpeler. À moins d’une semaine du second tour de l’élection présidentielle, le chef de l’État sortant, candidat pour un nouveau mandat, a rapidement condamné les faits.

Un ancien député brésilien, soutien du président sortant d’extrême droite Jair Bolsonaro, sous le coup d’une peine de prison prononcée par la Cour suprême (STF), a lancé des grenades pour empêcher son interpellation et ainsi blessé au moins deux policiers, ont annoncé dimanche 24 octobre les autorités. Il est accusé d’avoir enfreint les conditions de son assignation à résidence, après avoir attaqué sur les réseaux sociaux une magistrate de la plus haute juridiction.

Au moment de l’arrestation, dans la ville de Levy Gasparian, dans l’État de Rio de Janeiro, Roberto Jefferson a « réagi » et deux policiers « ont été blessés par les éclats d’une grenade qu’il a lancée », a affirmé la Police fédérale (PF). Les deux personnes touchées ont reçu des soins médicaux et sont en bonne santé, a ajouté la PF, qui a renforcé la présence policière sur les lieux.

Roberto Jefferson a opposé une résistance en utilisant « des armes à feu et des explosifs », mais a finalement été arrêté dans la soirée, « après une intense négociation », a aussi précisé la PF, ajoutant qu’il serait l’objet d’une enquête pour tentative d’homicide.

Jair Bolsonaro a pris ses distances avec l’ex-parlementaire, en tweetant : « Toute personne qui tire sur un policier doit être traitée comme un bandit. J’exprime ma solidarité avec les policiers blessés dans cet épisode ». Le président sortant a aussi insisté sur le fait qu’il n’avait aucun lien avec Roberto Jefferson, qui avait dit en 2020 que le président était son « ami intime ».

Le dirigeant a par ailleurs nié être apparu sur des photos aux côtés de l’ex-député, mais plusieurs médias ont montré des images des deux ensembles lors de l’arrivée au pouvoir de l’ancien capitaine de l’armée en 2019.

Critique des enquêtes judiciaires
Le chef d’État avait auparavant condamné « l’action armée » de Roberto Jefferson, qui s’est reclus pendant huit heures à son domicile et a confirmé dans une vidéo qu’il avait fait usage d’armes, mais apparemment sans intention de blesser les membres des forces de l’ordre.

Jair Bolsonaro a toutefois également critiqué les enquêtes judiciaires contre l’ex-député qui, à son avis, sont menées « sans aucun motif constitutionnel ni aucune poursuite ». Il a par ailleurs dépêché son ministre de la Justice sur place.

Le magistrat du STF Alexandre de Moraes avait ordonné le retour en prison de Roberto Jefferson en s’appuyant sur plusieurs manquements aux conditions de son assignation à domicile. Roberto Jefferson avait récemment traité la membre du STF, Carmen Lúcia, de « sorcière » et de « prostituée ».

Cet incident survient à une semaine du second tour de l’élection présidentielle, dimanche prochain, où Jair Bolsonaro affrontera l’ex-président de gauche Luiz Inacio Lula da Silva (2003-2010), favori des sondages.

« Les offenses commises à l’encontre de Carmen Lúcia ne peuvent être acceptées par quiconque respectant la démocratie. On a créé dans la société une forme de violence. Une machine à détruire les valeurs démocratiques. Cela génère des comportements comme celui que nous avons vu aujourd’hui », a écrit Lula sur Twitter, exprimant aussi sa solidarité avec les blessés

AFP

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