Notation : GCR maintient la note BBB(WU) de Sucrivoire mais abaisse sa perspective.

Dans sa notation de 2022, GCR ratings (GCR) a maintenu inchangée la note d’émetteur de long terme de BBB(WU) de Sucrivoire (qui fabrique et commercialise du sucre), mais a abaissé la perspective attachée à cette note qui passe de stable à négative.

Pour la note d’émetteur de court terme, GCR a aussi maintenu inchangé la notation à A3(WU).
<<La révision de la perspective de stable à négative reflète notre anticipation de la dégradation future du profil financier de Sucrivoire en raison de performances financières volatiles tout au long du cycle>>, souligné l’équipe de GCR. Elle estime que la notation de Sucrivoire repose sur la volatilité de ses marges et l’augmentation de son stock de dettes.

Selon GCR, le profil financier de Sucrivoire représente la faiblesse majeure de sa notation. <<Malgré une marge d’EBITDA confortable (Année fiscale (AF)2021 : 10,8%) soutenue par des revenus élevés se stabilisant à 62,4 milliards de FCFA en 2021, la marge d’exploitation brute de la société ressort négative à -4,3% traduisant des volumes de production (AF2021 : 93 828 tonnes) en deçà du seuil de rentabilité de 95 000 tonnes dans un contexte de prix de vente du sucre régulé sur le marché>>, souligné l’équipe de notation. Dans ces conditions, la marge nette s’est fortement dégradée, repassant en territoire négatif, à -10,5% en 2021, sous pression de provisions complémentaires décidées par la société en raison d’une perte de la valeur de ses encours biologiques.

Selon toujours GCR, les résultats nets antérieurs sont tout aussi volatiles (AF2020 : +1,7 milliards de FCFA, AF 2019 :-5,3 milliards CFA, AF2018 : -301 millions de FCFA) impactés par la faiblesse des niveaux de production (AF2021 : 93 828 tonnes , AF2020 : 97 728 tonnes, AF2019 : 87 042 tonnes de sucre) en raison des attaques répétées d’insectes foreurs et du virus de la Mosaïque qui ont réduit les rendements des champs de cannes en plus de réduire la teneur en sucre des cannes ayants résistés et des niveaux de pertes usines encore importantes. <<L’historique de volatilité des performances financières de Sucrivoire commande à la prudence>>, soutient l’agence de notation.

La flexibilité financière de Sucrivoire s’est affaiblie en 2021 avec une couverture du stock de dette par l’excèdent brut d’exploitation (EBE) de 6,6x (AF2020 : 1,4x, AF2019 : 2,9x), en raison d’une hausse du niveau d’endettement (AF2021 : +369%), destinée à assurer le financement de l’augmentation et de l’optimisation des capacités de production de ses usines.

D’après GCR, la couverture des intérêts est également faible et reste sous pression de la hausse de frais financiers (AF2021 : 2,3x, AF2020 : 6,4x, AF2019 : 3,9x). Le profil de liquidité de Sucrivoire reste adéquat avec une couverture suffisante de ses besoins de liquidité par ses sources de liquidité à court terme de 176% en 2021 (AF2020 : 162%, AF2019 : 164%). GCR s’attend à ce que la flexibilité financière de la société reste faible en raison de la dégradation attendue de ses performances financières.

Toutefois, l’équipe de notation de GCR estime que la position concurrentielle de Sucrivoire constitue un facteur positif de notation. Selon cette structure, sur le marché ivoirien du sucre en croissance, protégé et réparti entre deux acteurs, Sucrivoire se positionne comme un acteur majeur assurant sa part de couverture de la demande dans un marché fermé sur lequel les autorités viennent de prolonger l’interdiction d’importation de sucre pour cinq années supplémentaires.

GCR justifie la perspective négative attachée à la notation par le fait que la volatilité des performances financières de la société, caractérisées par des marges nettes modestes mettant sous tension ses flux de trésorerie, devraient se confirmer conduisant à une dégradation possible du profil financier.

L’équipe de notation est d’avis <<qu’un rehaussement de la notation de Sucrivoire est tributaire d’une hausse structurelle du niveau de rentabilité qui se traduirait par une hausse de la capacité d’autofinancement, améliorant mécaniquement la trésorerie (liquidité) et la capacité de remboursement (flexibilité financière).>>

Par contre, avance GCR, un abaissement de la notation serait la conséquence du maintien d’un niveau de rentabilité bas, grevant la capacité d’autofinancement de l’entreprise et affectant au passage sa trésorerie et sa capacité de remboursement ou d’une absence de croissance significative des volumes de production en accord avec ‘plans-cadres’ signés avec les autorités, qui pourrait remettre en cause la protection de marché, et donc abaisser son positionnement concurrentiel.

jecos

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