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Kuwaiti parliament members attend a session of the National Assembly at its headquarters in Kuwait City on January 10, 2023. (Photo by YASSER AL-ZAYYAT / AFP)

L’opposition, qui avait boycotté les élections législatives des dix dernières années pour dénoncer les ingérences du pouvoir exécutif, avait remporté fin septembre la majorité des sièges de l’Assemblée nationale.

Contrairement aux autres Etats du Golfe, le Koweït est doté d’une vie politique dynamique, avec un Parlement élu pour quatre ans doté de larges pouvoirs législatifs et où les débats sont souvent vifs. Ce riche Etat pétrolier est toutefois secoué depuis des années par des crises politiques à répétition qui ont entravé ses velléités de réformes économiques.

Nouveau rebondissement dans la vie politique tumultueuse du pays, la Cour constitutionnelle du Koweït a invalidé, dimanche 19 mars, les élections législatives de 2022, remportées par l’opposition qui, ces dix dernières années, boycottait les élections pour dénoncer les ingérences de l’exécutif dans le pouvoir législatif.

« La Cour constitutionnelle koweïtienne a rendu dimanche un verdict invalidant les résultats des élections de l’Assemblée nationale », en raison d’irrégularités concernant la dissolution du Parlement précédent, a fait savoir l’agence de presse officielle KUNA. La cour s’est également prononcée pour le rétablissement du Parlement élu en 2020, qui avait été dissous en juin 2022 sur décision du prince héritier, cheikh Mechaal Al-Ahmad Al-Jaber Al-Sabah, a-t-on ajouté de même source.

Selon l’avocat Nawaf Al-Yassine, la décision d’invalider les dernières législatives fait suite à plusieurs recours contestant la régularité des procédures liées au scrutin. « Les recours portent sur l’invalidité du processus électoral, les décrets appelant à des élections et le décret de dissolution de la précédente Assemblée nationale », a-t-il expliqué à l’Agence France-Presse.

Les turbulences freinent les réformes
Le Koweït est dirigé par la famille régnante des Al-Sabah, qui garde les clés du pouvoir même si les élus ont d’importantes prérogatives et n’hésitent pas à auditionner des ministres appartenant à la famille royale accusés de mauvaise gestion, voire de corruption. Les partis politiques ne sont ni interdits ni reconnus, mais de nombreux groupes, parmi lesquels les islamistes, agissent de facto comme des formations politiques. L’émir actuel, Nawaf Al-Ahmad Al-Jaber Al-Sabah, âgé de 85 ans, reste en retrait de la vie politique au profit du prince héritier.

Le gouvernement a démissionné le 23 janvier, trois mois seulement après sa formation, dernier épisode en date de la profonde crise politique qui agite le pays. Sixième gouvernement formé en trois ans, il avait prêté serment en octobre après la victoire de l’opposition aux élections législatives, avec l’espoir de mettre fin aux turbulences politiques qui enrayaient toute tentative de réforme.

Cette démission était survenue alors que les parlementaires envisageaient d’interroger deux ministres au sujet d’un débat sur les prêts à la consommation et d’une mauvaise gestion des finances publiques de ce riche Etat, l’un des principaux pays exportateurs de pétrole brut au monde.

Le gouvernement démissionnaire avait promis de s’attaquer à d’importants dossiers comme les projets de développement, la lutte contre la corruption et les investissements. L’instabilité politique du Koweït a refroidi l’appétit des investisseurs et entravé les réformes dans ce pays certes riche mais qui peine à diversifier son économie comme le font actuellement ses puissants voisin saoudiens, qataris et émiratis.

lemonde

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