Fébrilité des marchés financiers aux Etats-Unis, les banques régionales sous pression

Les marchés financiers étaient en recul mardi 2 mai à la clôture aux États-Unis. Parmi les préoccupations des investisseurs, les décisions attendues de la réserve fédérale sur les taux d’intérêts et la stabilité du secteur bancaire américain. 

« Cette partie de la crise est terminée ». Jamie Dimon, le patron de JP Morgan se montrait plutôt optimiste lundi 1er mai après le rachat par sa banque de ce qu’il restait de First Republic après la faillite, la troisième d’une banque américaine en un mois. Cela a convaincu lundi, mais cela a moins bien fonctionné mardi 2 mai.

Le secteur bancaire a encore souffert à Wall Street. Notamment les banques régionales. L’indice qui les concerne a perdu plus de 5 %, mais certaines d’entre elles ont pris davantage de coups avec des pertes parfois supérieures à 20 %.

C’est un peu comme si le marché cherchait quelle est la prochaine banque susceptible de tomber. À cela s’ajoute l’attente de la décision de la réserve fédérale sur les taux ce mercredi 3 mai. Elle va intervenir dans ce climat. Sa politique de hausse des taux a déjà entraîné plus ou moins directement trois faillites d’organismes bancaires qui n’ont pas su s’adapter.

Le but de la La Banque centrale américaine (Fed), c’est de maîtriser les prix. Et l’inflation, même si elle ralentit, est toujours là. Les marchés attendent donc sa décision nerveusement. Ajoutez à cela la menace d’un possible défaut de paiement américain d’ici moins d’un mois, et cela fait beaucoup d’incertitudes. Soit exactement ce que les investisseurs détestent. 

■ Les banques régionales américaines en souffrance

Mardi 2 mai, leurs valeurs ont chuté chutent en bourse : la banque régionale PacWest plongeait de plus de 27,8% et Western Alliance fondait de 15,1%. 

Pour Nicolas Véron, économiste au Peterson Institute for International Economics (PIIE) à Washington, malgré le rachat de First Republic par JPMorgan censé apaiser la crise bancaire, le secteur inquiète à nouveau : « C’est un rachat qui a coûté beaucoup d’argent à l’Autorité de garantie des dépôts, la Federal Deposit Insurance Corporation, donc ça, c’est plutôt une mauvaise nouvelle.

C’est-à-dire que c’était une banque qui était en fait beaucoup moins solvable que ce qui pouvait être espéré au moment où elle a été mise en résolution. Deuxièmement, au moment du rachat, Jamie Dimon, le patron de JPMorgan qui a racheté la First Republic, a fait des remarques qui ont suscité l’inquiétude des marchés, sur le fait qu’il pourrait y avoir d’autres banques plus petites avec des problèmes.

Et puis, je crois qu’il y a aussi l’impact du rapport qui a été publié vendredi dernier par la Réserve fédérale, la Banque centrale américaine, qui a mis l’accent sur l’ampleur de la défaillance de la surveillance du secteur bancaire par les autorités fédérales, ce qui crée une inquiétude diffuse sur l’ensemble du système bancaire américain.

Et donc, si on prend tous ces éléments combinés, malheureusement, on voit qu’ils ne se traduisent pas par une prise de confiance. »

rfi

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