À Bruxelles, l’Union européenne et la Celac, la Communauté économique des États d’Amérique latine et des Caraïbes, ont appelé ce lundi 17 juillet à renforcer leur coopération et leur dialogue, après huit ans sans forum commun. Il a été surtout question d’économie. L’Union européenne a promis plusieurs dizaines de milliards d’euros d’investissements.
Quelque 45 milliards d’euros jusqu’en 2027, pour cette déclinaison du « Global Gateway ». Il s’agit de la stratégie globale de l’UE, qui consiste à financer des projets d’infrastructures dans les pays en développement, une alternative aux « nouvelles routes de la soie chinoises ».
Les 130 projets annoncés concernent des domaines comme la transition écologique, la transformation numérique, la formation professionnelle et la santé, notamment la fabrication de vaccins.
Les Européens insistent sur ces aspects, car ils savent qu’ils sont une priorité pour les pays de la Celac, frappés de plein fouet par la crise sanitaire et qui aspirent à des partenariats économiques créateurs de valeur, chez eux.
Un de ces projets concerne la transformation des matériaux critiques pour la transition énergétique. L’UE a grand besoin de lithium pour ses batteries.
Un autre a trait à la connectivité et à la gestion des risques climatiques. Plusieurs protocoles d’entente ont été signés avec les pays de la région dans ce cadre.
Mardi, on attend la signature d’un accord libre-échange modernisé avec le Chili. Celui avec le Mexique n’est pas finalisé. Quant aux accords UE -Mercosur, en souffrance depuis des années, ils étaient sur toutes les lèvres à Bruxelles, mais sans signe concret d’avancée.
Les relations avec l’Amérique latine, un enjeu pour la présidence espagnole de l’UE
À la tête de la présidence tournante du Conseil de l’UE, l’Espagne a mis tout son poids politique afin d’organiser ce sommet UE-Cela. Le message que le président du gouvernement espagnol, Pedro Sanchez, veut transmettre aux partenaires européens durant ce sommet, c’est que les relations avec l’Amérique latine ne sont pas qu’une affaire hispano-portugaise.
Certes, le leader espagnol n’est pas dans une situation très confortable, à moins d’une semaine des élections législatives anticipées, qu’il risque de perdre au profit des conservateurs. Madrid espère toutefois que, durant la présidence de l’Espagne de l’Union européenne, soient relancées les relations commerciales entre les deux continents et notamment l’accord avec le Mercosur ou avec le Mexique, qui sont au point mort. Or, la question du libre-échange est délicate, dans un contexte où la tendance est au protectionnisme.
Autres thèmes que souhaite aborder la présidence espagnole : celui de l’énergie et de l’environnement. Enfin, Madrid a mis en garde le Vieux Continent contre ses réticences commerciales, alors que la Chine occupe une présence stratégique dans plusieurs pays de la région et a rappelé que l’Union européenne était le premier investisseur dans les pays d’Amérique latine.
rfi