Ce sont les primaires du parti démocrate pour les élections municipales de novembre. Mais en fait, c’est à cette occasion que se joue le nom du futur maire.
New-York, la grande cité multiculturelle et cosmopolite de la côte Est des États-Unis, vote toujours démocrate, le parti du président Biden. Entre les deux tiers et les trois quarts des suffrages selon le scrutin. Le vainqueur de la primaire est donc quasiment assuré de l’emporter dans quatre mois, tout début novembre. Treize candidats sont en lice, et les quatre favoris, deux hommes, deux femmes, sont une incarnation de la diversité culturelle de cette ville de huit millions et demi d’habitants. Eric Adams, élu du quartier de Brooklyn, donné en tête dans les sondages, est un afro-américain, ancien policier. Il est considéré comme modéré, en France on dirait de centre-gauche.
Il est talonné dans les intentions de vote par Kathryn Garcia, membre de la communauté hispanique, et qui est issue de l’équipe municipale sortante. Plutôt modérée elle aussi. Vient ensuite Maya Wiley, une autre femme, afro-américaine, avocate, c’est l’aile gauche du parti. Puis Andrew Yang, entrepreneur d’origine asiatique, et qui avait également participé l’an dernier à la primaire démocrate dans la course à la présidence des États-Unis. Si Kathryn Garcia ou Maya Wiley l’emporte, ce serait une première : jamais une femme n’a dirigé New York.
33 000 morts du virus
Tout ça se déroule alors que la ville se remet à peine de la pandémie de Covid. New York a été ravagée par le virus il y a un an : 33 000 morts au total dans la ville. Aujourd’hui, la pandémie semble enrayée, deux New-Yorkais sur trois ont reçu au moins une dose de vaccin. Mais l’économie a beaucoup souffert entre-temps. Des milliers de commerces ont fermé, des dizaines de milliers d’habitants (ceux qui en avaient les moyens) ont fui la ville. Les touristes, l’une des principales ressources de New-York, ont disparu, puisque les États-Unis ont fermé leurs frontières. Trois cent mille emplois sont passés à la trappe. Effet en chaîne : la pauvreté a explosé. Et la criminalité est repartie à la hausse, les homicides en particulier, en augmentation pour la première fois depuis près de 30 ans.
La question de la sécurité a d’ailleurs été centrale dans la campagne, et elle a occupé une bonne partie des quatre débats télévisés entre candidats. Avec des positions très contrastées : les uns veulent renforcer les moyens de la police, les autres dénoncent les violences policières. C’est à l’image des divisions qui traversent le parti démocrate, entre son aile centriste et son aile de gauche. Sur la santé, sur l’économie, sur la délinquance, le ou la future maire aura du pain sur la planche. Cette fonction est d’ailleurs souvent qualifiée de « deuxième job le plus difficile du pays », juste derrière président des États-Unis.
Un mode de scrutin complexe
Le mode de scrutin est assez compliqué : en fait chaque électeur a le droit de choisir jusqu’à cinq candidats, en les classant par ordre préférentiel. Au bout du compte, le moins bien classé est éliminé, et on reporte alors les choix secondaires de ses électeurs. Et ainsi de suite, par élimination. Jusqu’à ce qu’il n’en reste plus qu’un. Autrement dit, il est presque plus important d’être choisi en deuxième ou en troisième position plutôt qu’en première. Le dépouillement final pourrait donc prendre plusieurs jours. Assesseur dans un bureau de vote démocrate à New-York, ça aussi c’est un job difficile !
Source: francetvinfo
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