En 2023, l’armée française lancera un grand exercice pour préparer des milliers de soldats à un conflit d’ampleur, rapporte « The Economist ».
Un conflit armé d’envergure pourrait opposer les pays d’Europe et du monde dans les années à venir. C’est en tout cas une éventualité à laquelle l’armée française dans son ensemble se prépare. Selon The Economist, dont Courrier international se fait l’écho, les trois armées – de terre, de l’air et la marine nationale – se lanceront en 2023 dans un exercice d’ampleur où près de 10 000 soldats s’entraîneront au niveau stratégique, et simuleront aussi des manœuvres militaires et s’exerceront aux tirs réels.
L’opération baptisée Orion est prévue pour 2023 en région Champagne-Ardenne sur les camps de Suippes, Mailly et Mourmelon. Il s’agira d’un exercice divisionnaire auquel des forces armées étrangères alliées prendront part. Des militaires belges ou américains sont notamment attendus.
Un conflit armé d’une telle ampleur ne se prépare pas qu’au niveau logistique. La part du facteur humain est importante. Depuis janvier, l’état-major a chargé des groupes de travail d’étudier tous ces paramètres et notamment d’évaluer si les Français sont prêts « à accepter un niveau de pertes que nous n’avons plus connu depuis la Seconde Guerre mondiale », indique une source auprès du magazine The Economist.
La France se prépare à un conflit État contre État
En outre, les analystes estiment qu’il va falloir moderniser l’armée française et recruter dans les années à venir. Le budget de la Défense pour 2019-2025 a d’ailleurs été augmenté en conséquence : 50 milliards d’euros par an sur cette période, soit + 46 % par rapport à 2018.
HEM pour hypothèse d’engagement majeur : c’est l’acronyme utilisé pour désigner ce scénario catastrophe auquel la France se prépare discrètement. Les groupes de travail estiment qu’il faudra une dizaine d’années à nos troupes pour être prêtes à combattre. À noter qu’aucun pays ennemi n’a été précisément désigné, mais des experts estiment que la Russie, la Turquie ou un pays d’Afrique du Nord pourraient être l’adversaire de cet éventuel conflit État contre État.
Source: lepoint