Après France-Suisse : cinq raisons pour expliquer le fiasco des Bleus

Champions du monde en titre et annoncés comme grands favoris de la compétition, les Bleus ont terminé leur Euro dès les huitièmes de finale en s’inclinant lundi face à la Suisse. Voici cinq raisons qui peuvent contribuer à expliquer cet échec.

Le manque d’efficacité offensive

Trois ans après son éclosion sur la scène internationale lors du Mondial, Kylian Mbappé devait confirmer lors de l’Euro 2021. Il n’en a rien été. L’attaquant du PSG a été le symbole d’une équipe en panne d’efficacté offensive. Certes Mbappé a fait parler sa vitesse et a créé des brèches – les buts face à la Hongrie et la Suisse ou le penalty obtenu face au Portugal en attestent – mais il a surtout semblé emprunté dans ses prises d’appuis face au but et dans le dernier geste.

En quatre matches, l’attaquant des Bleus n’a pas trouvé le chemin des filets.

Le benjamin du groupe n’a pas été le seul à pêcher offensivement. La victoire inaugurale face à l’Allemagne (1-0) a masqué des manques qui ont vite ressurgi face à la Hongrie (1-1). Libéré depuis son doublé face au Portugal, Karim Benzema avait fait preuve d’un déchet inhabituel en début de compétition. Coman, Dembélé, Rabiot ou Pavard ont aussi manqué de délivrer les Bleus à des instants clés.

La défense

Si la France a inscrit sept buts en quatre matches, elle en a aussi concédé six. Beaucoup trop pour une équipe qui misait beaucoup sur sa solidité défensive. En 2018, l’axe central Varane-Umtiti semblait imprenable. En 2021, Varane et Kimpembe ont montré des signes de fébrilité. Et que dire de Lenglet ? Ses 45 minutes disputées face à la Suisse, les premières depuis le match de la 37e journée de Liga le 16 mai, pourraient bien marquer durablement son histoire en sélection.

Chez les latéraux, la fébrilité n’a jamais quitté les Bleus. A droite, Pavard n’a jamais semblé remis du coup reçu à la tête face à l’Allemagne. Fautif sur le but hongrois, il a souvent été pris dans son dos et a coûté un penalty face à la Suisse. Son suppléant face au Portugal n’a pas brillé davantage. Dans un rôle inhabituel, Jules Koundé s’est montré timide sur les percées offensives, a fait preuve d’imprécision technique, et a lui aussi concédé un penalty face au Portugal.

Côté gauche Lucas Hernandez et Lucas Digne devaient apporter plus de certitudes. Mais les pépins physiques sont passés par là. Gêné au genou depuis le début de a préparation, Hernandez n’a pu jouer qu’un match et demi. Son remplaçant n’a pas été plus chanceux : entré à la mi-temps face au Portugal, Digne a aussi dû céder sa place.

Les deux spécialistes du poste ont ensuite renoncé au match décisif face à la Suisse (3-3).

Kimpembe et Pavard ont souvent montré des signes de fébrilité dans cet Euro. Photo Marko DJURICA / POOL / AFP
Les errements tactiques

Jusqu’ici Didier Deschamps vait eu tout bon. En 2016 après une première période manquée face à l’Irlande du nord en huitième de finale, le coach français chamboulait son traditionnel 4-3-3 pour opter pour un 4-2-3-1 avec Griezmann derrière Giroud. Le duo avait alors inscrit 9 buts à eux deux et porté l’équipe jusqu’à la finale.

Même chose en 2018. Après le match raté face à l’Australie, les Bleus optent pour un 4-2-3-1 avec Mbappé et Matuidi sur les côtés face au Pérou. Un schéma qui perdurera jusqu’au sacre face à la Croatie.

Mais cette fois les changements tactiques ressemblaient à des bricolages. Face au Portugal, le sélectionneur des Bleus a replacé Corentin Tolisso au poste d’ailier droit, au bon souvenir de 2018 : sans succès. Surtout le 3-4-3 aligné face à la Suisse avait tout d’un aveu de faiblesse. Sans repères, les joueurs de l’équipe de France sont totalement passés à côté de leur première période et sont rentrés aux vestiaires menés 1-0.

Un trio d’attaque sans automatismes

Si le retour de Benzema semblait faire l’unanimité parmi les fans de football, on peut s’interroger sur le timing de ce retour. Snobé pendant cinq ans, l’attaquant du Real Madrid n’a eu que trois matches de préparation pour peaufiner son entente avec ses compères d’attaque dans un trio aussi immuable que nouveau.

Didier Deschamps l’a confié à plusieurs reprises depuis le sacre en Russie : les Bleus devaient adopter des changements dans leur style pour espérer faire le doublé Mondial-Euro. L’apport d’un attaquant mobile comme Benzema qui tranche avec les qualités de pivot de Giroud semblait aller dans ce sens. Mais une animation offensive ne s’improvise pas à quelques jours d’une grande compétition.

Une saison à rallonge

Sur ce point Deschamps et les Bleus n’y sont pour rien. Avec des saisons pleines dans leurs clubs respectifs, les organismes des joueurs ont été mis à rude épreuve dans une saison 2020-2021 qui s’est rapidement enchaîné avec la précédente. Avant l’Euro, Antoine Griezmann avait déjà disputé 73 matches, Lloris 66, Varane 60, et Benzema 58.

En 2018 seuls deux joueurs avaient disputé plus de 50 matches avec leurs clubs, contre 11 cette saison dans une liste certes élargie. Après un match de 120 minutes perdu aux tirs au but, difficile d’omettre totalement la fraicheur physique entamée des joueurs de Didier Deschamps.

Source: ledauphine

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