États-Unis: pas de troupes envisagées en Haïti, mais une force internationale sous l’égide du Kenya

Les États-Unis n’enverront pas envoyer de troupes en Haïti pour aider la police contre les gangs armés, qui depuis la semaine dernière multiplient les attaques coordonnées – ils ont libéré ce week-end les prisonniers des deux plus importantes prisons du pays, et ont tenté lundi de prendre le contrôle de l’aéroport de Port-au-Prince. Washington a toutefois indiqué faire tout pour accélérer le déploiement d’une force multinationale dirigée par le Kenya.

Les images ont fait le tour du monde : en septembre 2021, des agents américains du contrôle des frontières chargent à cheval des migrants haïtiens, alors que 15 000 d’entre eux, massés à la frontière, demandent à entrer aux États-Unis. Indirectement, la crise haïtienne arrive sur les téléviseurs des Américains, et l’image du président Joe Biden en pâtit.

Peu à peu, l’idée du déploiement d’une force multinationale en Haïti pour épauler la police locale contre les gangs fait son chemin, promue par Washington.

En octobre dernier, lorsque l’ONU autorise ce déploiement, c’est en votant une résolution rédigée par les États-Unis (avec l’Équateur). Et ce sont les États-Unis qui ont trouvé un chef à cette mission – après le refus du Canada, ce sera le Kenya.

Car si les États-Unis vont participer financièrement et logistiquement à la force multinationale, ils ne comptent pas envoyer de troupes, et encore moins diriger la mission.

Depuis des années, nombreux sont les Haïtiens qui accusent Washington d’ingérence, particulièrement dans le choix de leurs dirigeants. Et ils n’oublient pas qu’en 1915, pour ouvrir davantage encore Haïti à leurs intérêts économiques, les États-Unis ont envahi puis occupé leur pays pendant 19 ans.

rfi

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