Emmanuel Macron en Pologne pour renforcer le soutien à l’Ukraine

Emmanuel Macron est attendu jeudi à Varsovie pour discuter du soutien à l’Ukraine, à un peu plus d’un mois de l’arrivée de Donald Trump à la Maison Blanche. Au programme, un entretien bilatéral et un déjeuner de travail avec le Premier ministre Donald Tusk, ainsi qu’une rencontre avec le président Andrzej Duda.

Alors que la sortie de crise politique se fait toujours attendre en France, le président français Emmanuel Macron se rend jeudi 12 décembre à Varsovie pour discuter d’un renforcement du soutien à l’Ukraine dans la perspective de négociations de paix.

Le chef de l’État, qui s’est engagé à nommer un nouveau Premier ministre d’ici jeudi soir après la censure du gouvernement de Michel Barnier, ne devrait pas mettre fin au suspense avant son retour de Pologne en fin d’après-midi.

Il est attendu à 12 h (11 h GMT) chez le Premier ministre Donald Tusk pour un entretien bilatéral suivi d’un déjeuner de travail, avant une rencontre avec le président Andrzej Duda.

Emmanuel Macron entend capitaliser sur sa rencontre samedi à l’Élysée avec le président américain élu Donald Trump et son homologue ukrainien Volodymyr Zelensky pour imposer la France et les Européens dans de futures négociations.

S’il a perdu la main sur la situation politique en France depuis la dissolution de l’Assemblée nationale en juin, il reste déterminé à peser sur la scène internationale, du Moyen-Orient à l’Europe.

« Nouveau contexte transatlantique »

Le chef de l’État va faire part des « résultats de ses discussions » avec Donald Trump et Volodymyr Zelensky, a indiqué le Premier ministre polonais, qui a qualifié cette rencontre de « brève mais importante ».

Il va faire le point sur le « soutien européen » à l’Ukraine dans un « nouveau contexte transatlantique », renchérit l’Élysée.

La « position constante » de la France est qu’il « faut continuer à soutenir aussi intensément et longtemps l’Ukraine que nécessaire pour qu’elle aborde le moment venu des négociations en position de force », relève-t-on à Paris.

La situation en Ukraine sera au cœur du sommet européen du 19 décembre à Bruxelles.

La Pologne, qui assumera la présidence tournante du Conseil de l’UE au premier semestre 2025, est en première ligne dans le soutien à ce pays depuis le début de l’offensive russe à grande échelle en février 2022.

Donald Trump, Emmanuel Macron et Volodymyr Zelensky après une réunion à l'Élysée en marge de la réouverture de Notre-Dame de Paris, le 7 décembre 2024.

Donald Trump, qui entrera le 20 janvier à la Maison Blanche, a appelé à un « cessez-le-feu immédiat » et à des négociations pour mettre fin au conflit en Ukraine après sa rencontre samedi avec Volodymyr Zelensky.

Le président ukrainien laisse entendre de son côté qu’il est disposé à attendre avant de récupérer les zones occupées par l’armée russe (près d’un cinquième du pays). Mais il réclame des garanties de sécurité « effectives » de ses alliés afin de prévenir toute nouvelle offensive russe contre son pays.

À défaut de perspective rapide d’adhésion de l’Ukraine à l’Otan, à laquelle Washington et Berlin s’opposent, les Occidentaux pourraient envoyer des soldats en Ukraine, une idée déjà esquissée par le président français en février.

« Nous pouvons travailler sur la position d’Emmanuel »

« Franchement, nous pouvons réfléchir et travailler sur la position d’Emmanuel », a lancé Volodymyr Zelensky au côté du chef de l’opposition allemande et potentiel futur chancelier Friedrich Merz lundi à Kiev. « Il a suggéré que des troupes d’un pays soient présentes sur le territoire de l’Ukraine, ce qui nous garantirait une sécurité tant que l’Ukraine n’est pas dans l’Otan. »

La situation est actuellement très difficile pour l’Ukraine, dont l’armée recule sur le front est devant des forces russes plus nombreuses et mieux armées.

Volodymyr Zelensky et le chef de l'opposition allemande Friedrich Merz, à Kiev, le 9 décembre 2024.

Selon plusieurs médias européens, Emmanuel Macron et Donald Tusk pourraient discuter de l’envoi d’une mission européenne de maintien de la paix.

Une information non confirmée par l’Élysée. « Ils vont parler des garanties de sécurité et de ‘l’après’, oui, à savoir à quoi peut ressembler demain, aux conditions que les Ukrainiens auront posées », relève une source diplomatique sans plus de précisions.

Selon Elie Tenenbaum, expert en défense à l’Institut français des relations internationales (Ifri), « la France et la Grande-Bretagne d’un côté, et puis les Polonais, les Baltes, les pays scandinaves, qui sont quand même très engagés, et peut-être d’autres alliés comme le Benelux » pourraient participer à un tel dispositif « a minima aéroterrestre ». Soit un volume potentiel de « 40 000 hommes », dit-il à l’AFP.

Emmanuel Macron et Donald Tusk devraient aussi discuter de l’accord de libre-échange conclu vendredi entre la Commission européenne et les pays sud-américains du Mercosur, auquel leurs deux pays s’opposent au nom de la défense des intérêts agricoles.

france24

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