Le docteur danois Peter Ben Embarek, enquêteur pour l’OMS, a soumis l’hypothèse d’une contamination directe entre une chauve-souris et un employé du laboratoire chinois.
Nouvel épisode dans la série qui anime les scientifiques depuis plus d’un an. Alors que la pandémie a fait plus de 4,3 millions de morts dans le monde depuis fin décembre 2019, la question de son origine reste encore sans réponse. Si dans un premier rapport, l’OMS a conclu à «extrêmement improbable» une fuite d’un laboratoire, jugeant plus plausible la transmission animale, la première hypothèse a été réactualisée en juillet dernier, déplorant «les difficultés des scientifiques à accéder aux données brutes chinoises». L’organisation a par la suite demandé mi-juillet un «contrôle des laboratoires». Ce à quoi la Chine a répondu qu’il s’agissait d’un «manque de respect pour le bon sens et une arrogance envers la science». Une attaque qui n’a pas découragé la délégation onusienne qui a fini le 3 août dernier «sa mission consistant à jeter les bases d’efforts conjoints pour identifier les origines du virus.»
Dix jours plus tard, un des enquêteurs en chef, le docteur Peter Ben Embarek relève sur une chaîne danoise TV2, que le patient zéro pourrait être un employé d’un laboratoire de Wuhan, spécialisé dans la recherche autour du SARS-COV-2, avant sa propagation au monde entier. Le scientifique aurait travaillé au contact d’une chauve-souris porteuse du virus puis aurait été contaminé. «C’est là que le virus passe directement d’une chauve-souris à un humain, a complété le médecin danois. Dans ce cas, il s’agirait alors d’un employé de laboratoire au lieu d’un villageois au hasard ou d’une autre personne qui a des contacts réguliers avec des chauves-souris.»
Selon Peter Ben Embarek, il a été difficile pour son équipe de discuter de cette théorie avec les scientifiques chinois. Lors de ces visites, «nous avons eu droit à une présentation, puis nous avons pu parler et poser les questions que nous voulions poser, mais nous n’avons pas eu l’occasion de consulter la moindre documentation», a-t-il assuré. Il a ajouté qu’aucune des chauve-souris ne vit à l’état sauvage dans la région de Wuhan, et que les seules personnes susceptibles d’avoir approché les chauves-souris soupçonnées d’avoir hébergé le virus à l’origine du Sars-Cov-2 sont des employés des laboratoires de la ville.
Le chercheur précise toutefois qu’il ne s’agit que d’une hypothèse, dans l’attente de preuves plus concluantes sur le sujet, si la Chine accepte de livrer ses secrets.
L’Organisation mondiale de la santé (OMS) a souligné jeudi avoir besoin de «toutes les données» sur le Covid pour enquêter sur l’hypothèse d’une fuite de laboratoire en Chine, invitant tous les pays «y compris la Chine» à partager les données sur les premiers cas. «Partager les données et autoriser le réexamen d’échantillons (…) n’est pas autre chose que ce que nous incitons tous les pays, y compris la Chine, à soutenir pour que nous puissions avancer dans l’étude des origines (de la pandémie) rapidement et efficacement», a déclaré l’OMS dans un communiqué.
Source: lefigaro
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