Deux mois après la chute de Bachar al-Assad, l’autorité des postes-frontières syriens a indiqué que plus de 100 000 citoyens syriens étaient déjà revenus de Turquie pour se réinstaller dans leur pays. Des centaines de milliers de personnes sont également déjà rentrées du Liban, de Jordanie et d’Irak.
Lundi 10 février, le responsable de la communication à l’autorité des postes-frontières syriens Mazen Alloush, a indiqué qu’au cours des deux mois suivant la chute de Bachar al-Assad, plus de 100 000 Syriens étaient entrés dans le pays depuis la Turquie voisine pour se réinstaller dans leur pays.
Les arrivées concernent différents postes-frontières, avec environ 49 485 personnes entrées par le poste-frontière de Bab Al-Hawa, 35 834 citoyens personnes entrées par Al Salama, 7 644 personnes au poste-frontière de Kassab, 5 504 personnes au passage d’Al-Hammam et 2 438 au poste-frontière de Jarablus, a détaillé Mazen Alloush.
Selon lui, les retours de Syriens se font également massivement depuis le Liban : « Au cours des deux mois qui ont suivi la libération de la Syrie de l’ancien régime, le poste-frontière de Jdeidet Yabous avec le Liban a connu 627 287 passages (environ 339 000 arrivées et 288 00 départs), dont des citoyens syriens, mais aussi des ressortissants d’autres pays arabes et des étrangers non-arabes ».
Mazen Alloush a indiqué qu' »au cours de la même période, le poste-frontière de Nassib avec la Jordanie a accueilli 174 241 voyageurs, dont des citoyens syriens, des invités arabes et des étrangers non-arabes », rapporte le média turc TRT arabi.
Plusieurs milliers de personnes sont également entrées en Syrie en traversant la frontière irakienne au poste-frontière d’Al- Bukamal. Mazen Alloush a déclaré que « le poste-frontière d’Al-Bukamal a accueilli 5 460 citoyens syriens résidant en Irak et retournant s’installer définitivement dans leur patrie, la Syrie ».
Des millions de déplacés syriens
Selon les chiffres du Haut-commissariat des Nations unies pour les réfugiés (HCR), 207 311 citoyens syriens sont rentrés dans leur pays depuis la chute de Bachar al-Assad, le 8 décembre 2024. Mais de nombreux Syriens avaient déjà choisi de revenir dans leur pays au cours des mois précédents pour fuir les bombardements israéliens sur le Liban. Ainsi, 568 150 Syriens sont rentrés en Syrie entre début 2024 et le 23 janvier 2025.
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Le 8 décembre 2024, après plus de 50 de pouvoir du clan Assad à la tête de la Syrie, Bachar Al-Assad a précipitamment quitté le pays pour la Russie. En quelques jours, Abou Mohammed al-Joulani, ancien combattant jihadiste à la tête d’un groupe islamiste radical sunnite, Hayat Tahrir al-Sham (HTS), toujours classé terroriste en Occident, a pris le pouvoir à Damas.
Aujourd’hui appelé de son nom civil Ahmad al-Chareh, l’ancien combattant a troqué l’habit militaire pour le costume cravate et est devenu président par intérim de la Syrie.
« Nous œuvrerons à former un gouvernement de transition élargi, représentatif de la diversité syrienne (…), chargé de construire les institutions de la nouvelle Syrie, en vue d’élections libres et transparentes », avait-il promis le lendemain de sa prise de pouvoir.
Dans une Syrie écrasée des décennies durant par un parti unique du Baas, le nouveau pouvoir a abrogé la Constitution, dissout le Parlement fidèle à Bachar al-Assad et démantelé l’armée.
Depuis 2011, plus de 14 millions de Syriens ont été contraints de quitter leur domicile pour leur sécurité, selon les Nations unies. Plus de 7 millions de Syriens sont toujours déplacés dans leur pays.
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