La candidate RN à la présidentielle Marine Le Pen s’est opposée mercredi à tout embargo européen sur le pétrole russe, car cela reviendrait à « se faire hara-kiri » étant donné le risque de « faire mourir notre économie avant celle de la Russie ».
« Le moyen qui consiste à se faire hara-kiri pour blesser l’adversaire est un mauvais moyen: nous risquons de faire mourir notre économie avant celle de la Russie, puisqu’il semblerait que ce soit l’objectif aujourd’hui », a-t-elle fait valoir sur France 2.
« Utiliser ce levier, c’est sanctionner très gravement, très lourdement, les Français, les entreprises françaises, l’économie française qui pourrait mettre des années à se relever », a estimé Mme Le Pen.
« Les conséquences pourraient être bien pires que les conséquences de la pandémie », a-t-elle insisté, en jugeant que « le meilleur moyen pour arriver à la paix c’est la diplomatie ».
Elle a rétorqué à Emmanuel Macron et à ceux qui, comme l’ex-président François Hollande, « se plaignent de la dépendance au gaz russe » qu’il s’agissait-là de « la conséquence directe de leur imprévoyance et de leurs erreurs stratégiques majeures qui ont affaibli notre pays » ces dernières années.
Assurant « ne pas souhaiter être dépendante » des hydrocarbures russes, la candidate a plaidé pour « investir dans l’hydrogène », « renforcer la filière nucléaire » et « sortir du marché européen de l’électricité ».
Marine Le Pen a par ailleurs assuré percevoir « quelques éléments qui permettent de penser, peut-être, que la situation pourrait s’améliorer » dans cette guerre.
« Je lis les différentes interventions des uns et des autres, je lis aussi ce que dit le président ukrainien, et il m’apparaît que, peut-être, les moyens d’un arrêt du conflit sont possibles », a-t-elle avancé.
« Mais ce n’est pas le sujet, car ça, ça se décide par notre diplomatie », a-t-elle enchaîné, considérant que « le sujet essentiel c’est que la guerre peut s’arrêter dans quinze jours, dans un mois, dans un an, mais que les choix qui sont en train d’être faits par Emmanuel Macron peuvent nous affaiblir pour les dix, vingt ou cinquante prochaines années ».
Washington a finalement décidé mardi d’interdire les importations d’hydrocarbures russes et le Royaume-Uni a annoncé l’arrêt de ses importations d’énergie russe d’ici fin 2022.
L’Europe s’est, elle, pour l’instant refusée à décréter un embargo sur les importations russes, qui assurent 40% de ses besoins en gaz naturel et 30% pour le pétrole.
AFP