Ukraine : l’ONU réclame des enquêtes sur les accusations de viols commis par des soldats russes

A Ukrainian woman walks past a collapsed house in the outskirts of Chuguiv, Kharkiv region on April 8, 2022. (Photo by SERGEY BOBOK / AFP)

Alors que la Cour pénale internationale (CPI) a déjà lancé une enquête sur d’éventuelles violences sexuelles commise par l’armée russe en Ukraine, des responsables onusiens réclament eux aussi des enquêtes indépendantes. Plusieurs témoignages recueillis par les médias et des ONG attestent de l’utilisation du viol comme « arme de guerre ».

Des responsables de l’ONU ont réclamé, lundi 11 avril, des enquêtes indépendantes sur les violences faites aux femmes en Ukraine depuis l’invasion de l’armée russe. « Nous entendons de plus en plus parler de viols et de violences sexuelles », a alerté Sima Bahous, la directrice de l’agence ONU Femmes, lors d’une réunion du Conseil de sécurité.

« La violence et le viol sont désormais utilisés comme une arme de guerre par les envahisseurs russes en Ukraine », a affirmé Kateryna Cherepakha, présidente du groupe de défense des droits des femmes La Strada-Ukraine, entendue devant le Conseil en vidéo.

La section ukrainienne de La Strada a mis en place un numéro vert pour les femmes ukrainiennes victimes de violences. L’ONG avait fait état d' »appels concernant sept cas de viol de femmes et d’enfants ukrainiennes par des occupants russes » à l’AFP le 7 avril. Mais elle s’attendait à des chiffres bien plus importants à mesure que le choc et l’effet de sidération des victimes se dissipent.

« Il peut y avoir des centaines, voire des milliers, de femmes et de jeunes filles violées », avait alors estimé Aliona Kryvouliak, une responsable de l’organisation. Le premier appel, le 4 mars, de Kherson, portait sur « le viol collectif d’une mère et de sa fille de 17 ans par trois hommes », les autres cas ont été signalés dans la région de Kiev « après le 12 mars », avait-elle souligné.

Collecte de preuves
Sur le terrain, la procureure générale d’Ukraine, Iryna Venediktova, a insisté la semaine dernière sur la nécessité de collecter de preuves, tout en reconnaissant la difficulté de les recueillir dans un pays en guerre, dans des zones où le réseau téléphonique mobile ou électrique est perturbé.

« Des militaires russes ont commis des violences sexuelles contre des femmes et des hommes ukrainiens, contre des enfants et des personnes âgées », a-t-elle affirmé.

Outre la Cour pénale internationale (CPI), plusieurs pays européens ont déjà lancé des enquêtes et des procureurs commencent à rassembler des preuves en vue de futures procédures judiciaires.

Démenti de la Russie
De son côté, Moscou rejette ces allégations, accusant même les autorités ukrainiennes d’organiser des « mises en scène ».

Les accusations de viols en Ukraine, soulevées lundi devant le Conseil de sécurité de l’ONU, ont été démenties par l’ambassadeur adjoint de la Russie auprès des Nations unies, tandis que le site du ministère russe de la Défense a indiqué que le gouvernement ukrainien semait de fausses preuves de la violence russe contre les civils.

 Reuters

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