Un gouvernement de 23 membres pour diriger la transition au Burkina Faso

Un gouvernement de 23 ministres, dont trois militaires, a été nommé mardi soir par le président de la transition pour diriger le Burkina Faso jusqu’à juillet 2024. Cette équipe sera dirigée par le Premier ministre Apollinaire Joachim Kyelem de Tembela.

Le président de la transition au Burkina Faso, le capitaine Ibrahim Traoré, arrivé au pouvoir par un coup d’État fin septembre, a nommé mardi 25 octobre au soir un gouvernement de 23 ministres, dont trois militaires, pour diriger le pays jusqu’au retour à un ordre constitutionnel, en juillet 2024.

Le colonel-major Kassoum Coulibaly, est nommé ministre de la Défense et des anciens combattants, un poste-clé dans ce pays miné par des violences jihadistes meurtrières.

Deux autres officiers entrent dans ce gouvernement : le colonel Boukare Zoungrana, qui hérite du portefeuille de l’Administration territoriale, de la décentralisation et de la sécurité et le colonel Augustin Kaboré à l’Environnement, selon un décret lu à la télévision publique.

Le colonel Zoungrana était jusqu’à présent commandant de la Brigade de veille et de défense patriotique (BVDP) qui coordonne les actions des volontaires pour la défense de la patrie, des supplétifs civils de l’armée.

Cinq ministres reconduits
Cinq ministres qui étaient déjà au gouvernement sous le lieutenant-colonel Paul-Henri Sandaogo Damiba, le président renversé par un coup d’État militaire fin septembre, ont été reconduit dans ce nouveau cabinet qui compte cinq femmes. Il s’agit de Bassolma Bazié (Fonction publique), Olivia Rouamba (Affaires étrangères) et son ministre délégué Karamoko Jean-Marie Traoré, Robert Lucien Kargougou (Santé), et Aminata Zerbo (Transition Digitale).

Vendredi, le président de la transition, le capitaine Ibrahim Traoré, avait nommé comme Premier ministre, Apollinaire Joachim Kyelem de Tembela, un avocat de 64 ans, qui dirigeait jusque-là le Centre de recherches internationales et stratégiques, un groupe de réflexion.

Le 14 octobre, une charte a été adoptée prévoyant la mise en place d’un gouvernement n’excédant pas 25 membres et d’une assemblée législative de 71 membres. Cette charte indique que le mandat du président de transition doit prendre fin avec la tenue d’une élection présidentielle prévue en juillet 2024.

Le 24 janvier, des militaires emmenés par le lieutenant-colonel Damiba et regroupés au sein d’une junte appelée Mouvement patriotique pour la sauvegarde et la restauration (MPSR), avaient renversé le président Roch Marc Christian Kaboré, accusé d’incapacité face aux attaques jihadistes qui se sont multipliées au Burkina.

Mais ces attaques n’ont pas cessé en huit mois et un nouveau putsch a eu lieu le 30 septembre portant au pouvoir le capitaine Traoré qui a notamment invoqué la dégradation de la situation sécuritaire pour justifier ce coup d’État.

Lundi, au moins dix soldats ont été tués et une cinquantaine blessés lors d’une « attaque terroriste » à Djibo, ville sous blocus jihadiste depuis trois mois, dans le nord du Burkina Faso.

Recrutement de 50 000 civils supplétifs de l’armée
Le pays a lancé cette semaine le recrutement de 50 000 volontaires pour la défense de la patrie (VDP), des supplétifs civils qui vont « renforcer les rangs de l’armée dans le cadre de la lutte contre le terrorisme », a-t-on appris mardi. « Un recrutement est lancé de 35 000 VDP communaux, soit 100 VDP par commune », indique un communiqué du commandant de la brigade de veille et de défense patriotique (BVDP), le colonel Boukaré Zoungrana.

« La mission dévolue à ces VDP communaux est de protéger, aux côtés des forces de défense et de sécurité, les populations et les biens de leurs communes d’origine », face aux attaques jihadistes, a-t-il précisé.

Ce recrutement local s’ajoute à celui de lundi, où la BVDP avait annoncé sa volonté de bâtir une force de 15 000 VDP « pouvant être déployés sur l’ensemble du territoire national ».

AFP

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