La Cenozo condamne une décision de la Haute cour de justice du Ghana contre le journaliste d’investigation Anas Aremeyew Anas

COMMUNIQUE

La Cellule Norbert Zongo pour le journalisme d’investigation en Afrique de l’Ouest (CENOZO) a appris avec beaucoup de surprise et d’inquiétude la décision« CIVIL SUIT NO: GT/892/2018 » du Mercredi 15 mars de la Haute Cour de Justice du Ghana suite à sa plainte contre un député d’Assin Central, l’honorable Kennedy Agyapong. Cette décision constitue une grave atteinte à la réputation du journaliste d’investigation Anas Aremeyew Anas.
 
Cette décision de justice qui vise à discréditer le journaliste Anas Aremeyew Anas jette par ricochet le discrédit sur le journalisme d’investigation, qui reste jusqu’à preuve du contraire l’un des genres les plus nobles du métier de journaliste.
 
La CENOZO dénonce cette procédure inique dont l’objectif clairement affiché est de saper l’image et la réputation du journaliste d’investigation Anas Aremeyew Anas.
 
Anas Aremeyew Anas est connu pour son travail sur des sujets qui fâchent dans son pays, le Ghana. Ses enquêtes ont permis de mettre la lumière sur des cas de corruption et de malversation financières qui minent le système de gouvernance du Ghana, voire ailleurs.
 
La CENOZO condamne fermement les allégations mentionnées dans le texte de la décision de justice. 
 
Non seulement le juge de la Haute cour de justice du Ghana rejette une plainte en diffamation déposée par le journaliste d’investigation Anas Aremeyew Anas, mais il le décrit comme un « maître chanteur corrompu ».
 
La CENOZO s’inquiète qu’un juge formule son opinion sur le travail d’un journaliste en des termes aussi injurieux et calomnieux.

Le crime de Anas Aremeyew Anas aura été de révéler un cas de diffamation contre l’homme politique MP Kennedy Agyapong, du parti au pouvoir. Celui-là même qui avait incité au soulèvement et à l’assassinat en 2018 de Ahmed Suale, proche collaborateur du journaliste Anas Aremeyew Anas

La CENOZO s’étonne de l’abandon par le juge Eric Baah de la dimension civile de l’affaire pour basculer l’affaire sur des conclusions criminelles incriminant le journaliste Anas Aremeyew Anas. 
 
La CENOZO exprime ses vifs regrets vis-à-vis de cette attitude désinvolte de la Haute Cour de Justice du Ghana et interroge les mobiles qui ont véritablement conduit à cette sentence expéditive.
 
La CENOZO exprime son inquiétude face aux nouvelles formes d’embastillement et d’atteinte à la liberté de la presse au Ghana. Elle appelle les autorités judiciaires ghanéennes qui ont toujours fait preuve d’intégrité et de transparence dans l’administration de la justice à mettre fin à cette procédure inique qui s’apparente à un règlement de compte aux allures politiques et politiciennes.
 
La CENOZO se joint à toutes les organisations régionales et internationales de défense de la liberté d’expression et de la presse pour exiger des autorités Ghanéennes la gestion dépassionnée de cette affaire selon les rigueurs de la loi et à la lumière des seuls faits.

Anas Aremeyew Anas est un journaliste réputé pour son engagement à dénoncer des faits de corruption et de détournements de fonds publics au Ghana et ailleurs. Il a travaillé dans le cadre de plusieurs enquêtes collaboratives pour forger une réputation de journaliste engagé, au service exclusif de l’intérêt public.

Cette sentence que la CENOZO estime disproportionnée vient montrer, une fois de plus, le contexte difficile dans lequel les journalistes africains, et particulièrement les journalistes d’investigation, exercent leur métier.
 
La CENOZO interpelle vivement le Président de la République du Ghana, Nana Ado Akufo, ainsi que le Commandeur en chef de la République du Ghana à initier des actions vigoureuses et d’envergure pour mettre un terme à cette action tendant à mettre en péril la liberté de la presse et la protection des journalistes au Ghana.
 
La CENOZO réaffirme son attachement au principe sacro-saint de la liberté de la presse, tant au Ghana qu’au-delà.
 
Pour la CENOZO
Le Président

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