Emmanuel Macron rencontrera les quatre dirigeants du groupe de Visegrad (regroupant Hongrie, République Tchèque, Pologne et Slovaquie), avant de s’entretenir avec Viktor Orban et avec des dirigeants de l’opposition hongroise. C’est à l’invitation du président hongrois qu’il arrivera à Budapest ce lundi 13 décembre. Emmanuel Macron va ainsi poser pied sur le seul pays d’Europe qu’il n’a pas encore visité au cours de son quinquennat, rappelle Anthony Lattier dans la capitale hongroise.
Jeudi 9 décembre, le chef de l’État français parlait d’« un adversaire politique, mais un partenaire européen » pour évoquer Viktor Orban, avec qui il s’oppose sur de nombreux sujets. « Quelles que soient nos sensibilités politiques, nos choix, nous devons travailler ensemble pour notre Europe et donc, mon devoir est de porter la voix de la France et d’aider à construire des compromis utiles pour l’Europe », a-t-il déclaré.
Avant cette visite du chef de l’État français, Gabor Eröss, élu local de l’opposition hongroise, membre d’un parti écologiste et maire adjoint du 8e arrondissement de Budapest, s’adresse dans une lettre ouverte à Emmanuel Macron. L’opposant s’attaque sur RFI à la politique d’extrême droite de Viktor Orban : « M. Macron, la Hongrie où vous vous rendez est gouvernée par l’extrême droite. Depuis douze ans bientôt, on a des campagnes de haine à répétition visant et stigmatisant des groupes vulnérables : que ce soit les Roms, c’est-à-dire la minorité tsigane, les sans-abri, les migrants ou actuellement la communauté gay et lesbienne. »
Pour Gabor Eröss, les discours de haine et stigmatisant les minorités servent à cacher la « corruption généralisée omniprésente, qui existe dans les plus hautes sphères du pouvoir. Le propre gendre de Viktor Orban a été épinglé par l’agence anti-fraude de l’Union européenne. À chaque fois qu’ils fraudent, ce sont les contribuables européens, dont les Français eux-mêmes, qui se font voler. Voilà, Français, vous vous faites voler par un Premier ministre d’extrême droite, raciste et extrémiste, chef d’un système mafieux en place en Hongrie depuis onze ans et demi déjà. »
La présidence française assure qu’Emmanuel Macron parlera des points de désaccord lundi. La communauté LGBT+ hongroise a notamment appelé le président français à évoquer le sujet lors de sa rencontre avec Viktor Orban, dans une lettre ouverte au magazine français LGBT+ Têtu.
Dès son arrivée à Budapest le président français ira d’ailleurs se recueillir sur la tombe de la philosophe Agnès Heller, décédée en 2019. Une figure de l’opposition à Viktor Orban qu’il avait reçue au palais présidentiel de l’Élysée en 2018.
Le président hongrois est un adversaire politique d’Emmanuel Macron, mais pas pour autant un ennemi. Alors que va commencer la présidence française de l’UE en pleine campagne électorale, le chef d’État français veut prouver au peuple de son pays qu’il peut faire avancer l’Europe. Et pour cela il a besoin du soutien de tout le monde – y compris de Viktor Orban.
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